LePĂšre, C'Ă©tait Lucien, Le Fils, C'Ă©tait Sacha; Lucien De France; Habitant De Saint-Lucien; Lucien Ou Marie-Josee; Auteur De Bande DessinĂ©e PĂšre De Lucien; Le Petit Lucien; Finalement Perdues Par Lucien Chardon; Lucien Court À Leur Perte; Fut Prefere A Lucien; Lucien Filamenteux; Sacha Ou Achard Au Theatre Valet De Chambre De Sacha Deleur idylle va naĂźtre une brouille entre le fils et le pĂšre qui durera 13 ans. Pourtant, ils ont en commun cet amour des femmes. Sur scĂšne oĂč dans la vie, une femme doit partager leurs folies et surtout toujours rester belle et jeune. L’amour l’inspire. Sacha Ă©crit des piĂšces pour ces femmes et souvent elles l’accompagnent sur RichardPryor Ă©tant interviewĂ© par Barbara Walters. C'Ă©tait Ă©pique. Walters Ă©tait alors connue comme l'intervieweuse la plus coriace de son temps. Pryor Ă©tait le meilleur et le plus riche comĂ©dien de l'Ă©poque. Son discours franc sur sa vie a laissĂ© Walters sans voix. Il a parlĂ© de tout, de la toxicomanie, de l'avortement, du suicide 10 Louison. Dans les annĂ©es 1950, Louison Ă©tait un prĂ©nom rare et exclusivement masculin, et puis au fil du temps, de plus en plus de petites Quandce n'Ă©tait pas le pĂšre qui rĂ©pĂ©tait, c'Ă©tait le fils, Antonio Lucio, qui jouait avec une ardeur rythmique surprenante, sans la regarder, la musique d'un concerto dont il venait en quelques instants de lire les notes sur le papier. Les violons du roi de Jean Diwo. Jean Diwo . Une citation de Jean Diwo proposĂ©e le mercredi 16 aoĂ»t 2017 Ă  18:00:01 Jean Diwo - Ses citations Lemodernisme venait des appareils qui dĂ©clenchaient le flash automatiquement, encore fallait-t-il utiliser une vitesse de prise de vue trĂšs lente. Il fallait Ă©videmment remplacer la lampe, en Ă©vitant de se brĂ»ler, mais c'Ă©tait un gros progrĂšs par rapport Ă  la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente ou on versait de la poudre de magnĂ©sium dans le flash. Cabu: Mano Solo, c'Ă©tait "la provocation". Le dessinateur Cabu, pĂšre du chanteur Mano Solo, parle de son fils 10 jours aprĂšs son dĂ©cĂšs. "J’étais le mur sur lequel il 1skpi3. Dans ta peau Sybille a perdu son amour et le leader de son groupe de musique. Perdu au sens littĂ©ral il s’est Ă©vaporĂ© sans laisser de trace, comme le chanteur Alain Kan en 1990. Face Ă  cette disparition, Sybille loue un appartement pour s’y enfermer. Ce lieu va agir comme un rĂ©vĂ©lateur depuis qu’elle est enfant, elle entend une voix au fond d’elle qu’elle a toujours cherchĂ© Ă  faire taire. Cette voix va prendre les commandes de sa vie. Conte fantastique Ă©crit avec l’auteur-compositeur Romain Tiriakian, Dans ta peau aborde la longue quĂȘte pour trouver sa voix/e. Celle au fond de sa gorge et celle dans laquelle on s’embarque. Cette piĂšce charrie aussi l’histoire des crĂ©atrices qui se sont fait passer pour un autre quand il Ă©tait impossible de signer de leur nom. C’est l’histoire d’un travestissement, des masques que l’on doit mettre pour se rĂ©vĂ©ler. NOTE D’INTENTION À l’heure oĂč les artistes sont encouragĂ©s Ă  nous ouvrir une fenĂȘtre sur leur intimitĂ©, souvent factice et bĂątie de toutes piĂšces par des agences de com, on peut questionner le pouvoir d’attraction de l’anonymat, du sans visage qui finalement en devient mille. Comme dans Dorian Gray, le roman fantastique d’Oscar Wilde, il y a dans cette histoire un prix Ă  payer pour entrer dans la lumiĂšre. Sybille fait une sorte de pacte, une nuit. Elle laisse la place Ă  son autre elle » sans savoir si elle pourra le contrĂŽler. Et immanquablement elle se laissera dĂ©passer et devra ĂŽter son masque pour ne pas ĂȘtre aspirĂ©e. » – Julie MĂ©nard EXTRAIT Aveugle, j’ écoute pour la première fois ma respiration Et suis frappée par une conviction Implacable Quelque chose doit se passer Ou cesser Et tout m’ apparaît clair soudain dans le noir Mille possibilités en un instant Et pourtant je n’en vois que deux En finir pour de bon Ou continuer Mais sans moi M’en sortir de moi Changer d’enveloppe Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. DurĂ©e estimĂ©e 1h30 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Ahouvi Vendredi 16 dĂ©cembre Ă  19h30 À la suite d’une relation intense, Ă  la fois paradis sensuel et tombeau tĂ©nĂ©breux, IL est Ă  bout, il ne peut plus, il coule, il cherche une nouvelle forme de vie en quĂȘte de libertĂ©. ELLE nous raconte leur histoire, depuis le premier jour, comme si le pouvoir de celle-ci lui permettait de la garder Ă  l’abri d’une nouvelle tant redoutĂ©e. Au centre de leur vie conjugale, il y a le fruit de la rĂ©colte – le chien, le dĂ©ni. C’est par cette prĂ©sence animale que la tragĂ©die nous engloutit, que l’histoire se fond. Ahouvi, en hĂ©breu, veut dire mon amour ». Ahouvi est une histoire d’amour entre un Français et une IraĂ©lienne, la sĂ©paration d’un couple face Ă  la violence et la destruction, mais aussi face Ă  la beautĂ© d’un champ de bataille. Ce texte est un hommage, un hymne Ă  la vie et un oratorio de la douleur. NOTE D’INTENTION À l’ñge de 18 ans, 4 mois avant de commencer mon service militaire comme soldat israĂ©lien Ă  Gaza, j’ai créé ma premiĂšre piĂšce, Sous le ciel bleu et des nuages blancs. 24 mois plus tard, j’ai dĂ©sertĂ© le service militaire, et entachĂ© Ă  jamais ma citoyennetĂ© israĂ©lienne. C’était le dĂ©but d’une recherche, d’un voyage, d’un questionnement autour de mon rĂŽle comme occupant, comme un juif israĂ©lien conscient de sa responsabilitĂ©. Je ne suis pas lĂ -bas. Mais l’espace est toujours vivant dans mon corps. J’habite en France depuis presque 9 ans quand je commence Ă  Ă©crire Ahouvi au dĂ©but de l’étĂ© 2021. J’ai en tĂȘte mon projet d’écriture Adesh, nouveau volet du travail artistique que je mĂšne autour de mon identitĂ© israĂ©lienne et de la relation avec mon pays. Dans cet opus j’aborde le conflit israĂ©loarabe vu depuis lĂ -haut, vu par les oiseaux de la Cisjordanie oĂč j’ai sĂ©journĂ© pendant 2 mois en rĂ©sidence de recherche. Mais pendant ce travail d’écriture, pendant ce dialogue intime et intĂ©rieur, alimentĂ© par l’inquiĂ©tude que je ressens face Ă  la montĂ©e du nationalisme en France, les choses ont radicalement changĂ© pour moi en tant qu’auteur je veux rester en France, je veux parler d’amour, de l’amour que j’ai pour la France et de l’inquiĂ©tude que je ressens pour l’avenir de ce pays. C’est ici que je me sens plus libre, plus fragile, plus vivant. Ce pays est mon refuge mais j’ai peur de ne plus pouvoir rester ici. Je ne vois plus la France avec les mĂȘmes yeux, avec le mĂȘme regard, que quand je suis arrivĂ©. Je ne sais pas oĂč elle est. Je la cherche. J’ai besoin de parler d’amour parce que je suis encore ici. J’ai besoin de parler d’amour pour me prĂ©parer au moment oĂč l’on se sĂ©parera, au moment oĂč rien ne sera plus pareil. C’est le temps du mythe qui rejoint la rĂ©alitĂ©. Cet Ă©tĂ© j’ai dĂ©cidĂ© de m’écouter, j’ai Ă©crit et terminĂ© le texte de Ahouvi d’un seul geste, mĂȘme si, au dĂ©but, ce changement de projet m’a perturbĂ©. Il est sorti de mon corps, en urgence, comme si je l’avais vomi ». C’était douloureux et merveilleux en mĂȘme temps. Je l’ai terminĂ© fin aoĂ»t 2021, ce n’est plus Adesh, mais Ahouvi. Le titre a changĂ© et l’histoire a pris sa libertĂ©. Bien Ă©videmment, la toile de fond est toujours la relation avec mon pays, IsraĂ«l. Mais cette fois-ci je veux en parler comme une relation plus intime, amoureuse, sentimentale. Et j’ai dĂ©cidĂ© de reporter Ă  plus tard la crĂ©ation de Adesh. Je suis un voleur, je vole la vie, la mienne et celle des autres et je les mĂ©lange avec la fiction. La fiction c’est ma libĂ©ration. En utilisant le trouble, l’humour et l’autodĂ©rision, mon nouveau rĂ©cit prend la forme fĂ©roce d’une histoire d’amour et relate la rupture d’un couple, France-IsraĂ«l en quelque sorte. Une histoire d’amour que j’ai vĂ©cu avec la France et en France depuis mon arrivĂ©e, depuis neuf ans. Une histoire qui raconte, de façon clandestine, ce que c’est que d’ĂȘtre Ă©tranger dans un pays, et les rĂ©percussions que cela peut avoir dans les relations ambiguĂ«s et irrĂ©guliĂšres avec son pays natal. Il s’agit d’affronter la violence quotidienne, cachĂ©e et discrĂšte, jusqu’au moment oĂč l’on devient notre propre ennemi. Il s’agit de vivre l’échec de cette histoire d’amour, d’un point de vue personnel et politique vivre l’écrasement de l’utopie et le dĂ©sintĂ©ressement puis l’abandon de la France depuis le processus de paix d’Oslo commencĂ© en 1993. Sur le plan diplomatique, le gouvernement français Ă©tait partagĂ© entre une amitiĂ© bienveillante et une franche hostilitĂ©. Les relations franco-israĂ©liennes ont toujours Ă©tĂ© marquĂ©es par l’opposition entre le besoin pour la France d’avoir de bons contacts avec un partenaire important au Moyen-Orient et celui de maintenir des relations correctes, voire mĂȘme privilĂ©giĂ©es, avec le monde arabe. Cette thĂ©orie permet de dĂ©mĂȘler les apparentes contradictions de la politique française Ă  l’égard d’IsraĂ«l. C’est la contradiction intĂ©rieure et la complexitĂ© dans la vie de ce couple qui m’intĂ©resse. Je ne suis pas lĂ -bas. Mais l’espace est toujours vivant dans mon corps. Ahouvi devient donc le troisiĂšme volet de la Quadrilogie de ma Terre. C’est le volet de l’amour, Ahouvi est une histoire d’amour. Le premier volet TBM – Tunnel Boring Machine traitait le conflit israĂ©lo-palestinien sous l’angle politique, le deuxiĂšme The Jewish Hour l’abordait sous l’angle de la rĂ©ligion. Enfin, le quatriĂšme, Adesh, nous parlera de l’aspect Ă©conomique de ce conflit et clĂŽturera la quadrilogie depuis lĂ -haut, depuis le ciel de la Cisjordanie. Ce sont quatre objets, quatre Ă©lĂ©ments utilisant le trouble, l’humour et l’autodĂ©rision, mon nouveau rĂ©cit prend la forme fĂ©roce de la rupture d’un couple. Une histoire d’amour que j’ai vĂ©cu avec la France et en France depuis mon arrivĂ©e, depuis neuf ans. Une histoire qui raconte, de façon clandestine, ce que c’est que d’ĂȘtre Ă©tranger dans un pays, et les rĂ©percussions que cela peut avoir dans les relations ambiguĂ«s et irrĂ©guliĂšres avec son pays natal. Il s’agit d’affronter la violence quotidienne, cachĂ©e et discrĂšte dans le couple, jusqu’au moment oĂč l’on devient notre propre ennemi. » – Yuval Rozman EXTRAIT Mais c’est ça l’amour tu comprends pas ?! Ça devient pas mieux, ça c’est l’amour, je te dis, on pĂšte ensemble sous la couette, on fait l’amour follement, je te prĂ©pare ton boudin blanc et tu appelles ma mĂšre quand j’en peux plus, ça c’est l’amour. » ©DR Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. Carte TO Plein tarif € EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit € EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs € Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes € ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres € TRIGGER WARNING lingua ignota Jeudi 24 et vendredi 25 novembre Ă  20h 3h58. Une chambre mansardĂ©e. Murs en briques grises. Une fenĂȘtre. Zed s’affale dans son lit, plaque son visage dans un coussin, puis relĂšve la tĂȘte. Des Ă©couteurs Ă  ses oreilles, des cheveux en pĂ©tard, roses, verts ou bleus, du fard Ă  paupiĂšres rose, vert ou bleu, un gros trait d’eyeliner, de longs faux-ongles noirs. Zed scrolle sur son smartphone. Le trigger warning, pratique rĂ©pandue dans les rĂ©seaux sociaux et les mĂ©dias fĂ©ministes, consiste en un avertissement Ă©crit prĂ©venant qu’un contenu Ɠuvre, article, post, vidĂ©o peut contenir des Ă©lĂ©ments susceptibles de dĂ©clencher ou rĂ©activer un traumatisme psychologique Ă  une personne. NOTE D’INTENTION Une partition sensorielle, plastique, qui suit la mécanique des réseaux sociaux en faisant descendre sur la page et prononcer à l’oral chacun des éléments apparaissant sur l’écran allumé, comme autant de fictions contenues entre les mains de Zed. Une partition qui utilise aussi, au sein du texte, de la musique contemporaine préexistante pour saisir un endroit de l’espace mental du personnage. Une partition pour différentes voix mais un seul corps et un seul objet, un seul corps qui se confond dans l’objet, qui tombe lorsque l’objet tombe, rayonne lorsqu’il s’éclaire. Car sous la matière épaisse du bloc qui forme la langue, il y a le personnage de Zed, et la fiction dont elle est le cƓur, et qui se joue entièrement dans ses doigts, dans les gestes de swipe, clique et verrouillage. Ce n’est pas simplement une expérimentation formelle, mais aussi le déploiement d’un personnage et de son corps, son récit – une tentative de travailler à la fois l’expérience poétique d’un côté, mais aussi l’incarnation, la pure fiction situationnelle, en temps rĂ©el, de 3h58 Ă  5h03 du matin. La fable qui apparaĂźt trĂšs progressivement, en soubassement, est celle d’une cavale tragique sur un smartphone, au cƓur de la nuit. L’histoire d’une tentative de fuite fuite d’une image qui court les rĂ©seaux, d’un raid de harcĂšlement qui rĂŽde, sous-jacent, dans les mains de Zed, fuite d’une relation toxique, d’une amitiĂ© consolatrice. Une fuite de soi, aussi, de ses assignations identitaires. Un Ă©lan pour s’éloigner du spectacle de la destruction de sa propre image, puis de son ĂȘtre, dans l’assaillement et le sacrifice. TRIGGER WARNING, c’est l’histoire d’un corps traquĂ© qui scrolle pour passer Ă  l’image suivante, espĂ©rant, par ce geste rĂ©pĂ©tĂ©, passer Ă  autre chose. » – Marcos CaramĂ©s-Blanco EXTRAIT En haut de l’écran, la croix est Ă  droite pour fermer l’appareil photo, un Ă©crou sur la gauche pour les rĂ©glages, l’éclair du flash est au centre, barrĂ©, un ensemble de pictogrammes orne le cĂŽtĂ© gauche, et sur tout le reste de l’image, le visage, qui comble l’espace du plan, desserrĂ©, laissant dĂ©sormais apparaĂźtre le cou et les Ă©paules, au-dessus du rond central blanc cerclĂ© de blanc clic long rond central le rond central s’emplit progressivement de rouge. Long silence. Wesh c’est Zed. Zed soupire. J’arrive pas Ă  dormir. Silence. Vous aussi quand vous arrivez pas Ă  dormir vous savez plus qui vous ĂȘtes ? Silence. Je sais pas. Zed marche dans la chambre. DĂ©couvrez la playlist du spectacle accessible ici DurĂ©e 1h20 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Les Enchantements Au cours de trois journĂ©es de canicule oĂč le temps s’étire, six personnages, trois hommes et trois femmes, dĂ©cident progressivement de ne plus subir la chaleur et de prendre les choses en main pour amĂ©liorer leur quotidien, et si possible en parallĂšle, faire de l’argent. Explorant une langue qui prend sa source dans le bĂ©ton et les barres d’immeuble, Les Enchantements raconte l’histoire d’une jeunesse qui se rĂ©invente face Ă  l’adversitĂ©. Elle parle de rires, d’embrouilles, mais surtout de dĂ©brouillardise, de solidaritĂ© et de la force surpuissante du collectif. EXTRAITS MAÏ – Ouais mais attends sur l’eau y a des moustiques de ouf SO – Les moustiques c’est les eaux stagnantes frĂšre tu racontes quoi MAÏ – ForcĂ©ment y a des flaques CHA – En vrai j’ai un truc bizarre avec les moustiques moi SO – Elle veut quoi elle encore CHA – Bah chkiffe les piqures de moustique chais pas MAÏ – Attends t’es en train dme dire tu kiffes qu’on tpompe le sang SO – Mais t’es tarĂ©e ma parole MAÏ – La go kiffe s’gratter toute la night MO – Ah ouais j’voulais savoir c’est vous qui avez défoncé la balançoire l’aut’fois nan ? LU – La rouge là ah ouais ouais mais attends chte raconte c’est quand on était avec les autres là ils cherchaient les histoires de ouf moi tu m’connais j’veux pas d’problèmes mais jamais il s’approche ça y est c’est bon il fait quoi alors c’est pas j’marche vers lui genre j’vais t’enculer MO – C’est pas ça qu’chte d’mande l’histoire j’la connais juste va réparer LU – Chuis quoi moi réparateur de balançoires MO – Tu casses tu répares LU – Mais t’as fumé toi j’ai autre chose à foutre MO – Tu casses tu répares Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. © tennysan_ DurĂ©e estimĂ©e 1h30 Petite Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Grand-duc Parlons d’amour. Parlons par la mĂȘme occasion de la mort, deux thĂšmes intimement liĂ©s. En l’occurrence, c’est Ă  travers la mort que l’on parlera d’amour. Un homme est retrouvĂ© mort dans sa baignoire. Ce mort parle mais est-il entendu ? Ă  l’inspecteur chargĂ© d’enquĂȘter. Une enquĂȘte donc, et des entretiens avec cellesceux qui l’ont connu. Entretiens sur les rapports qu’ilelles avaient et sur l’amour qu’ilelles se donnaient. Et Ă  travers ces entretiens, deviner le manque d’amour, le besoin de connexion, le besoin de sens ou de transcendance, deviner la solitude. À travers ces entretiens, chercher une vĂ©ritĂ©, s’il y en a une. NOTE D’INTENTION Alexandre HorrĂ©ard, sur son processus d’écriture Pour parler des rapports entre les gens, l’idĂ©e s’est imposĂ©e qu’il fallait jouer avec la narration. J’ai donc voulu un rĂ©cit portĂ© par un acteur seul, qui parle d’un endroit insolite, la mort, et qui navigue entre les regards croisĂ©s des personnages. Paroles rapportĂ©es, paroles rapportĂ©es Ă  l’intĂ©rieur de paroles rapportĂ©es, paroles rĂ©citatives, paroles injonctives, paroles performatives. Qui navigue Ă©galement entre les tons, entre le dĂ©sespĂ©rĂ© et l’ironique, entre l’intime et le lyrique, entre la fraternitĂ© et la mĂ©chancetĂ©. J’ai voulu suivre l’inspecteur pas Ă  pas, de prĂšs, prĂ©cisĂ©ment, dans les gestes anodins et les pensĂ©es intimes et les attitudes banales. Jouer avec cette prĂ©cision, jouer avec cette banalitĂ©, puis tomber peu Ă  peu dans les abĂźmes de l’angoisse. » – Alexandre HorrĂ©ard Laurent Charpentier, sur sa rencontre avec Alexandre HorrĂ©ard En 2016, je rencontre Alexandre HorrĂ©ard dans un cours de théùtre oĂč il est mon Ă©lĂšve. Nous nous lions d’amitiĂ©, lors de conversations souvent littĂ©raires Thomas Mann, Peter Handke, Georges PĂ©rec. Je le dĂ©couvre trĂšs attirĂ© par le théùtrerĂ©cit » et des formes théùtrales narratives innovantes auxquelles je travaille. Je lui conseille Crimp, Viripaev, Minyana. Quelques annĂ©es plus tard, je dĂ©couvre la premiĂšre piĂšce qu’il a Ă©crite Une grande Ă©tendue d’eau et j’y distingue une audace formelle, une maĂźtrise de la langue et un sens de la capture des dĂ©tails, des symptĂŽmes de l’existence. Plus tard encore, c’est le confinement, je lui suggĂšre en passant d’écrire une piĂšce que j’interprĂšterais. J’évoque mon goĂ»t pour Simenon ou Manchette, la littĂ©rature noire
 Fin du confinement. Alexandre passe me voir avec en main le texte Grand-duc, qui met en scĂšne un inspecteur de police sur une scĂšne de crime. [
] Mettre en scĂšne ce texte Ă©crit sur-mesure » m’a paru Ă©vident dĂšs la lecture, tant il rĂ©pond Ă  mes recherches d’acteur et Ă  mes prĂ©occupations théùtrales depuis plusieurs annĂ©es l’exploration du spectre entre l’incarnation et la narration, le dialogue de ces registres et, dans la variation des jeux, des rythmes et des corps du rĂ©cit, la crĂ©ation d’une théùtralitĂ© qui laisse du champ au regard du spectateur et Ă  son imaginaire. » – Laurent Charpentier Grand-duc a fait l’objet en juin 2021, d’une rĂ©sidence au Studio des auteurs, grĂące au soutien de Théùtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines et de la SACD. Texte Alexandre HorrĂ©ard Mise en scĂšne et interprĂ©tation Laurent Charpentier, assistĂ© de JĂ©rĂ©my Flaum Dispositif scĂ©nographique Gaspard Pinta Conception lumiĂšres LaĂŻs Foulc Conception sonore en cours Conseil chorĂ©graphique Alexandre Nadra Production En Votre Compagnie / Olivier Talpaert Carte TO Plein tarif 20€ 10€ Tarif rĂ©duit 14€ 8€ UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 8€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 8€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 12€ L’Âge de dĂ©truire Vendredi 18 et samedi 19 novembre Ă  20h Au dĂ©but des annĂ©es 1990, Elsa et sa mĂšre emmĂ©nage dans un nouvel appartement. Pour Elsa, sept ans, c’est la dĂ©couverte d’un autre dĂ©cor d’enfance. Pour la mĂšre, jusqu’alors locataire, c’est un changement de statut social auquel elle ne parvient pas Ă  s’adapter. Entre les murs de l’appartement, c’est la violence silencieuse, l’emprise, puis l’abus qui se dĂ©chaĂźnent. Vingt ans plus tard, quand sonne l’heure de quitter les lieux, vient aussi le moment de rĂ©gler ses comptes. Depuis sept ans, Justine Berthillot et Pauline Peyrade explorent les territoires de rencontre entre le mouvement et l’écriture littĂ©raire. L’Âge de dĂ©truire se construit en deux parties. La premiĂšre Ăąge un est une performance acrobatique, le portrait en mouvement d’une femme qui ne parvient pas Ă  occuper son lieu de vie. À Théùtre Ouvert, Justine et Pauline proposent une lecture de la deuxiĂšme partie Ăąge deux, le rĂ©cit d’une jeune femme confrontĂ©e Ă  la vente de l’appartement dans lequel elle a grandi. EXTRAIT Nous avons des mains identiques. Seule l’épreuve du temps permet de les distinguer. Elles prennent chacune leur caractĂšre, se blessent Ă  diffĂ©rents endroits. Nos articulations sont marquĂ©es, l’index et l’annulaire courbĂ©s vers l’intĂ©rieur, ils semblent vouloir se rejoindre. Sa paume est charnue, la mienne creusĂ©e, ses doigts sont plus Ă©pais, plus solides que les miens, frĂȘles encore et espacĂ©s, trop fins pour se toucher quand je les rassemble. Elle ne quitte plus les bagues qui lui viennent de ma grand-mĂšre, elles ont pris chair dans sa chair, comme si les pierres prĂ©cieuses avaient poussĂ© sur ses phalanges, le mĂ©tal coulĂ© de sa peau. Elles seront Ă  toi, un jour. Je ne la crois pas quand elle dit ça. Il faudrait les scier, dĂ©sincruster le mĂ©tal d’elle. Ce serait un carnage. L’Âge de dĂ©truire est une adaptation du premier roman de Pauline Peyrade, Ă  paraĂźtre aux Éditions de Minuit. Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. DurĂ©e estimĂ©e 50 minutes Petite Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ ZoĂ© et maintenant les vivants Lundi 14 et mardi 15 novembre Ă  20h titre provisoire L’écriture de ThĂ©o Askolovitch Ă©volue entre humour et tragique. Il dĂ©crit la vie telle qu’il la connaĂźt, avec un sourire. AprĂšs 66 jours, monologue sur le combat d’un jeune homme face au cancer créé Ă  Théùtre Ouvert, ThĂ©o Askolovitch poursuit son travail sur le thĂšme de la rĂ©paration. ZoĂ© et maintenant les vivants aborde le sujet du deuil, de la relation que l’on entretient avec les mortes, et avec cellesceux qui restent. Dix ans aprĂšs la perte d’un ĂȘtre cher, le pĂšre, la fille et le fils nous racontent avec dĂ©licatesse les Ă©tapes de leur reconstruction. Ilelles se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’aprĂšs et dressent le portrait intime d’une famille qui rĂ©sonne en chacune de nous. EXTRAIT Au loin la voiture se gare et en sortent les personnes en charge de transporter le cercueil. Nola – Papa je crois qu’il y a un problĂšme. Lucien – Quoi ? Nola – Regarde la tombe, c’est normal qu’il y ait une Ă©norme croix dessus ? Temps, les trois se regardent. Lucien – Putain ils se sont trompĂ©s ces cons. Sacha – Mais attends on fait comment lĂ , parce que si mamie elle voit ça elle va mourir elle aussi ! Nola – Faut la faire enlever. Sacha – Ouais mais on va pas ramener un pied de biche au milieu de toutes ces familles en deuil quand mĂȘme ! Lucien – Si on met un grand drap sur le cercueil peut-ĂȘtre que la famille de maman le verra pas. Sacha – T’es sĂ©rieux lĂ  papa ? Lucien – Mais non
 un peu. Nola – Ah mais regardez, il y a une famille qui va vers le cercueil. Sacha – Oh putain c’est pas le nĂŽtre. NOTE D’INTENTION ZoĂ© et maintenant les vivants – titre provisoire, est mon deuxiĂšme projet d’écriture. AprĂšs 66 jours – monologue et seul en scĂšne sur le combat d’un jeune homme face au cancer – c’était logique de continuer Ă  Ă©crire sur le thĂšme de la rĂ©paration, c’était une Ă©vidence. Cette fois-ci, j’ai voulu parler du deuil. De la rĂ©surrection. J’ai dĂ©cidĂ© d’axer l’écriture sur trois personnages le pĂšre, la fille et le fils. Dix ans aprĂšs la perte d’un proche, une famille nous raconte les Ă©tapes de leur reconstruction. Ils retracent leur passĂ© et racontent leur prĂ©sent. Ils se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’aprĂšs. Ils se rappellent avec bonheur les souvenirs de celle qui leur a Ă©tĂ© enlevĂ©e. Ils racontent. À quel point passer de l’enfance Ă  l’ñge adulte peut-ĂȘtre brutal ? Les trois personnages sont liĂ©s par leur histoire, mais chacun se rĂ©pare diffĂ©remment avec ses souvenirs. Le deuil est une pĂ©riode de cicatrisation, de guĂ©rison, d’un retour Ă  la vie. J’ai voulu travailler autour du prisme de chaque personnage, comment une mĂȘme situation peut ĂȘtre vĂ©cue de diffĂ©rentes maniĂšres, comment la rĂ©alitĂ© de chacun peut ĂȘtre dissemblable ? Ce rĂ©cit est un puzzle. Dans cette piĂšce, il n’y aura pas de chronologie entre les scĂšnes. Ce seront des moments de vie, qui bout Ă  bout formeront une histoire. Le texte alternera des monologues intimes de chaque personnage, des scĂšnes de vie entre les trois protagonistes, qui confrontent des idĂ©es et des scĂšnes de flashbacks qui retracent des moments de leur passĂ©. J’ai pour habitude d’alterner dans l’écriture l’humour et le tragique ». Raconter la vie comme je la connais, avec un sourire. C’est comme cela, je pense, que ces histoires peuvent rĂ©sonner en chacun. Depuis quelques annĂ©es, je crois qu’inconsciemment je me dirige vers des projets qui parlent de la famille. La famille. C’est peut-ĂȘtre ce qu’il y a de plus important pour moi. Ce texte est une suite logique. J’ai poussĂ© le curseur un peu plus loin. ZoĂ© et maintenant les vivants – titre provisoire est mon deuxiĂšme texte mais aussi ma quatriĂšme mise en scĂšne. AprĂšs Deux FrĂšres, La Maladie de la famille M textes de Fausto Paravidino et 66 jours., je souhaite aussi me recentrer sur la mise en scĂšne, proposer une scĂ©nographie plus lĂ©chĂ©e aprĂšs le plateau nu de 66 jours, tout en gardant le texte et les acteurs au centre. Ce texte parlera de la relation qu’on entretient avec nos morts, et avec ceux qui restent. » – ThĂ©o Askolovitch Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. Texte et mise en espace ThĂ©o Askolovitch Avec Marilou Aussilloux, StĂ©phane CrĂ©pon, Olivier Sitruk À partir de 12 ans DurĂ©e 1h20 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Surface de rĂ©paration đŸ–€ Samedi 27 Ă  19h et dimanche 28 aoĂ»t Ă  17h Surface de rĂ©paration đŸ–€ CHANTIER DES AUTEURRICES DU 20 AU 28 AOÛT Avec Antoine Aresu, TimothĂ©e IsraĂ«l, Tatiana Gusmerini, Sarah Hassenforder, Mahaut Leconte, Azilys Tanneau Surface de rĂ©paration đŸ–€ propose un espace de recherche sur l’art du montage, une technique d’écriture Ă  l’Ɠuvre dans la pratique d’autrice/performeuse de théùtre de Sonia Chiambretto. Pendant huit jours Ă  Théùtre Ouvert, de jeunes auteurrices ont partagĂ© leur expĂ©rience de l’écriture et se sont confrontĂ©es Ă  la dramaturgie des unes et des autres. À partir de textes en cours qu’ilelles ont apportĂ© pour ce chantier collectif, ilelles ont Ă©laborĂ© ensemble un rĂ©cit commun, grĂące au montage poĂ©tique de la forme. Suvi de Lettre Ă  une jeune poĂ©tesse LECTURE PERFORMANCE de et par Sonia Chiambretto L’autrice prĂ©sente une lecture performance de sa lettre issue du recueil Lettres aux jeunes poĂ©tesses, paru aux Éditions de l’Arche en 2021. Le texte est paru aux Éditions de l’Arche, dans la collection Des Ă©crits pour la parole ». Sonia Chiambretto est reprĂ©sentĂ©e par L’Arche, agence théùtrale. _____________ ENTRÉE LIBRE SUR RÉSERVATION Billetterie en ligne 01 42 55 74 40 resa DurĂ©e estimĂ©e 1h Grande Salle Carte TO Plein tarif € EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit € EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs € Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes € ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres € JUILLET 1961 Été 1961. Chloé et Clarisse vivent dans le même quartier à la porte du centre-ville. Chloé se prostitue pour boucler ses fins de mois et ce jour-là, son client s’avère être un inspecteur de police à la recherche de son père. Clarisse, elle, rythme sa journée en naviguant entre son emploi du matin et celui du soir. Pendant ce temps, leurs filles Mary et Dani, explorent la ville jusqu’à assister à d’inévitables violences, des soulèvements qui remontent jusqu’à leur quartier dans un implacable tempo. NOTE D’INTENTION En 2017, je tombe sur un cliché pris par le photographe américain Garry Winogrand. Hantée par cette image, je plonge dans sa série de photographies prises durant les années 60. Un texte gonflait dans mon ventre nourrit par l’énergie, le mouvement, l’improvisation imposée par ces photos. C’est JUILLET 1961. Mais pourquoi 1961? Pourquoi pas 1963, 1964, 1968 ? Ces années frappantes, saillantes, socialement aux Etats-Unis. Je choisis 1961 parce que c’est une année qui semble plane, une année moins visibilisée. Le but est que l’époque ne prenne pas le dessus sur le texte, mais qu’on reste en conscience du contexte de la Grande Histoire dans le lieu que j’ai choisi Chicago. Cette ville est un personnage de JUILLET 1961. Elle cristallise les tensions sociales et ethniques, puisque c’est de cela qu’il s’agit, de même que les ambitions de consommation, de liberté, de rencontres par le jazz. À travers le regard de deux femmes, je veux interroger les mécanismes de l’immobilisme et du changement. Elles vivent sur le même territoire mais dans deux réalités parallèles. Écrasée par leurs besoins de travailler, elles déambulent dans la ville jusqu’à en devenir l’objet. Leurs enfants les confrontent à la réalité de leur condition sociale. Une génération qui dit non à la violence, et qui pour ce faire l’embrasse peut-être, cette violence. Jusqu’où serait-on prêt à aller pour s’émanciper de sa condition sociale ? De sa dite “assignation”? Le jazz sera au cƓur du projet grâce à mes partenaires le pianiste Roberto Negro et le batteur Sylvain Darrifourcq. Sur le plateau, Ecriture et Musique ne feront plus qu’un. L’axe musical sera travaillé à partir du texte sans en appuyer la narration. Modeler ensemble la prose et le son pour aboutir à une forme adaptable des grands théâtres au petit club, où l’on ne saurait plus dire si on assiste à un concert ou à une pièce de théâtre. En 2021, soixante ans se seront écoulés depuis 1961, une nouvelle génération se confronte à l’héritage historique de leurs parents. Ce spectacle pourrait être accompagné de témoignages, conférences et expositions. » – Françoise DĂŽ CrĂ©ation le 10 janvier 2022 au Théùtre de Vanves AVEC LE SOUTIEN de la Direction des Affaires Culturelles de la Martinique, du ministĂšre des Outre-mer, des Fonds d’aide aux Ă©changes artistiques et culturels pour les Outre-mer FEAC, de La ComĂ©die de Saint-Étienne – CDN, du Théùtre de Vanves – scĂšne conventionnĂ©e d’intĂ©rĂȘt national Art et crĂ©ation pour la danse et les Ă©critures contemporaines Ă  travers les arts, de Théùtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines, du Printemps des comĂ©diennes dans le cadre du Warm up, de la CitĂ© internationale des arts de Paris, de Tropiques Atrium – ScĂšne Nationale de Martinique, de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon – Centre national des Ă©critures du spectacle, de ETC_CaraĂŻbes, des Francophonies – Des Ă©critures Ă  la scĂšne, de L’OdyssĂ©e – L’autre rive – ville d’Eybens, de la fondation FACE, et des services culturels de l’ambassade de France Ă  New-York pour la traduction en anglais par NathanaĂ«l. Remerciements Ă  Adrien Chiquet, Alfred Alexandre et son Ă©quipe d’ETC_CaraĂŻbe. DurĂ©e 1h10 Grande Salle Carte TO Plein tarif 20€ 10€ Tarif rĂ©duit 14€ 8€ UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 8€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 8€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 12€ Salle des fĂȘtes Pour Ă©pargner Ă  son frĂšre Samuel une Ă©niĂšme hospitalisation psychiatrique, Marion dĂ©cide avec sa compagne Lyn de l’associer Ă  leur nouveau projet de vie racheter le site d’une ancienne usine dans un petit village Ă  la campagne pour le rĂ©nover et l’habiter. En s’installant, le trio devient Ă©galement propriĂ©taire des trois Ă©cluses rattachĂ©es au domaine. Mais leur rĂȘve de dĂ©croissance et d’habitat partagĂ© va se heurter Ă  une rĂ©alitĂ© de terrain. La rĂ©gion faisant face Ă  une crue sans prĂ©cĂ©dent, cette acquisition devient le centre d’enjeux politiques auxquels ilelles ne s’étaient pas prĂ©parĂ©es. Dans le huis-clos de la salle des fĂȘtes du village, ilelles sont forcĂ©es d’interroger leur utopie et Ă  se confronter Ă  la complexitĂ© des rapports entre bien commun et propriĂ©tĂ© privĂ©e, ambitions Ă©cologiques et prĂ©caritĂ© sociale. NOTE D’INTENTION L’ailleurs est peut-ĂȘtre aujourd’hui moins l’espace de la conquĂȘte que celui du retour. Pour l’esprit aventurier contemporain, il convient finalement de trouver sa place, mais autrement. Salle des fĂȘtes propose ainsi une rĂ©flexion sur l’utopie comme cet autrement, mais aussi sur la dualitĂ© entre le fait d’agir et celui d’espĂ©rer. Quand il n’y a plus de bonnes solutions », l’espoir est-il pour autant Ă  proscrire ? » – Baptiste Amann EXTRAIT MARION – Alors c’est Ă©tonnant depuis quelques annĂ©es
 chaque fois que j’entends le nom d’une saison j’ai du Vivaldi dans la tĂȘte. En fait c’est pire j’ai la pub pour l’Opel Astra qui dĂ©file mentalement. J’ai un peu honte je dois dire. En matiĂšre de synesthĂ©sie c’est assez pauvre. J’aurais aimĂ© ĂȘtre plus surprenante. C’est tout de mĂȘme un sujet ça ! Ce fantasme Ă  cĂŽtĂ© duquel on marche, et dont on s’éloigne Ă  mesure qu’on grandit. Adolescente je voulais ĂȘtre Arthur Rimbaud sinon rien ; Rimbaud voyait des couleurs dans les lettres de l’alphabet. Moi, quand j’écoute Vivaldi, je vois juste une bagnole. » © Pierre Planchenault PRODUCTION L’ANNEXE COPRODUCTION La ComĂ©die de BĂ©thune – CDN Hauts-de-France, La ComĂ©die de Saint-Étienne, TnBA – Théùtre national de Bordeaux en Aquitaine, Le MĂ©ta – CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine, OARA – Office Artistique de la RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine, Théùtre Dijon-Bourgogne – CDN, Nouveau Théùtre de Montreuil – CDN, Le ZEF – scĂšne nationale de Marseille, Théùtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines AVEC LE SOUTIEN du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et RĂ©gion Sud, du Fonds SACD Théùtre. Ce texte est laurĂ©at de l’Aide Ă  la crĂ©ation de textes dramatiques – ARTCENA. L’ANNEXE est conventionnĂ©e par le ministĂšre de la Culture – DRAC Nouvelle-Aquitaine, subventionnĂ©e par la Ville de Bordeaux et la rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine. Baptiste Amann est associĂ© Ă  La ComĂ©die de BĂ©thune – CDN Hauts-de-France, au MĂ©ta – CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine ainsi qu’au Théùtre Public de Montreuil, Centre dramatique national 2022-2025. Il est Ă©galement artiste compagnon du TnBA – Théùtre national de Bordeaux en Aquitaine. Texte et mise en scĂšne Baptiste Amann Collaboration artistique AmĂ©lie Enon Avec Olivier Brunhes, Alexandra Castellon, Julien Geffroy, Suzanne Jeanjean, Lisa Kramarz, Caroline Menon-Bertheux, RĂ©mi Mesnard, Yohann Pisiou, Samuel RĂ©hault, Marion Verstraeten RĂ©gie gĂ©nĂ©rale François Duguest CrĂ©ation lumiĂšre Florent Jacob CrĂ©ation sonore LĂ©on Blomme Plateau et rĂ©gie scĂšne Philippe Couturier ScĂ©nographie Florent Jacob Construction dĂ©cor Ateliers de la ComĂ©die de Saint-Étienne Costumes Suzanne Aubert, Estelle Couturier-Chatellain Direction de production, diffusion Morgan HĂ©lou Mardi, mercredi 19h30 Jeudi, vendredi, samedi 20h30 Dimanche 16h Carte TO Plein tarif 20€ 10€ Tarif rĂ©duit 14€ 8€ UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 8€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 8€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 12€ PubliĂ© le 04/03/2014 Ă  0850 Vladimir Perrin est le fils de MichĂšle Laroque dans La mĂ©thode Claire», dont le deuxiĂšme Ă©pisode sera diffusĂ© mercredi 5 mars sur M6. Il garde un excellent souvenir du tournage Ă  Toulouse Dans La mĂ©thode Claire», il est une sorte de Tanguy, en plus responsable quand mĂȘme», qui a enfin trouvĂ© un boulot mais continue de vivre par intermittence chez sa maman avocate. Le personnage de Florian, Vladimir Perrin l’aime beaucoup. Il est prĂȘt Ă  reprendre le rĂŽle pour un troisiĂšme Ă©pisode, parmi beaucoup d’autres projets. En quoi ressemblez-vous Ă  MichĂšle Laroque ? Nous sommes de Nice tous les deux ! Et on a le mĂȘme sens du savoir vivre, un goĂ»t prononcĂ© pour la frĂ©quentation des terrasses jusqu’à point d’heure, notamment Ă  Toulouse. Le lien avec votre mĂšre de tĂ©lĂ©vision s’est-il fait tout de suite ? Elle s’est montrĂ©e bienveillante. Moi, j’étais impressionnĂ©. MichĂšle, je la voyais Ă  la tĂ©lĂ© quand j’étais petit. Au dĂ©but, j’étais stressĂ© alors que je voulais prendre du plaisir avec ce rĂŽle, rĂ©pondre au sens du rythme incroyable de ma partenaire. Notre entente s’est faite rapidement. On s’est renvoyĂ© la balle, avec ce cĂŽtĂ© animal dans le jeu que j’aime autant qu’elle. On apprend beaucoup en jouant avec MichĂšle Laroque. Avant la tĂ©lĂ©vision populaire, vous avez pratiquĂ© le théùtre classique
 Ma premiĂšre expĂ©rience, c’était lors d’une kermesse Ă  l’école. J’avais 5 ans et l’acteur» principal avait fait faux bond au moment de la reprĂ©sentation. Je connaissais son texte, j’ai pris sa place et cela a Ă©tĂ© un moment de jouissance intense. Ensuite, jusqu’à 14 ans, j’ai pratiquĂ© la danse. Et je suis revenu sur les planches en crĂ©ant ma compagnie, qui jouait Brecht, Shakespeare ou Koltes dans les villages. Enfin, j’ai suivi le Conservatoire Ă  Nice et une Ă©cole de théùtre Ă  Paris. Mon premier rĂŽle important, je le dois Ă  Jean-BenoĂźt Gillig, le producteur de La mĂ©thode Claire» et au rĂ©alisateur Vincent Monnet. Comment dĂ©finiriez-vous Florian ? Le personnage a Ă©tĂ© Ă©toffĂ© pour le deuxiĂšme Ă©pisode. Il est reprĂ©sentatif de beaucoup de jeunes de ma gĂ©nĂ©ration qui ont grandi dans une famille monoparentale. Cela cause un trouble affectif Ă©norme. Ce gamin a tout donnĂ© pour que sa mĂšre se sente bien en laissant ses aspirations de cĂŽtĂ©. Il essaye maintenant de faire la paix avec son pĂšre, toujours prĂ©sentĂ© comme un salaud par sa mĂšre. Y aura-t-il un troisiĂšme Ă©pisode ? Cela dĂ©pendra du succĂšs du deuxiĂšme. Si cela se passe bien, on pourrait tourner Ă  la rentrĂ©e 2014. Je n’ai pas encore lu le scĂ©nario mais on nous a promis beaucoup de surprises, un ton diffĂ©rent. Et mon personnage pourrait prendre encore plus de consistance
 ce qui me ravit ! Quels sont vos autres projets ? Au cinĂ©ma, je me prĂ©pare Ă  tourner dans Rien ne sert de courir», le prochain film de MaĂŻwenn. A la tĂ©lĂ©, j’ai jouĂ© le rĂŽle du colonel Fabien dans un unitaire de 52 mn, RĂ©sistance», Ă©crit par Dan Franck, rĂ©alisĂ© Miguel Courtois et David Delrieux, avec Fanny Ardant il imite sa voix troublante Ă  merveille, Richard Berry et Isabelle Nanty. Diffusion sur TF1 en principe en avril. Et je vais partir Ă  Gand, en Belgique, pour monter un spectacle solo sur mon histoire, avec du chant, de la danse et peut-ĂȘtre de la peinture. En pĂšres et contre tout», l’épisode 2 de La mĂ©thode Claire», sera diffusĂ© mercredi 5 mars Ă  20h50 sur M6. Claire Robin MichĂšle Laroque galĂšre toujours pour faire tourner son cabinet d’avocate. Partie prenante du divorce de Jeannot et Marion ses amis poissonniers au marchĂ©, elle va rĂ©flĂ©chir Ă  sa propre sĂ©paration et Ă  son lien avec son fils. Dix jours aux Carmes J’ai passĂ© dix jours Ă  Toulouse pour le deuxiĂšme Ă©pisode, en juillet 2013. Au marchĂ© des Carmes, les commerçants ont Ă©tĂ© trĂšs sympas. Ils nous ont accueillis avec des corbeilles de fruits. Quand je ne tournais pas, j’ai pu visiter la ville et notamment ses musĂ©es. Je suis allĂ© plusieurs fois Ă  la Fondation Bemberg. Seul ou avec mes copains acteurs Christelle Chollet, Jean-NoĂ«l BroutĂ© et Jean-Luc Borras, j’ai aussi dĂ©couvert pas mal de restaurants. Mon prĂ©fĂ©rĂ© ? African Queen, rue des Paradoux. J’adore Fanta, la patronne c’est une nana gĂ©niale. Et son rhum arrangĂ© est Ă  tomber !» Guitry, aujourd’hui ce nom est associĂ© Ă  Sacha, pourtant, avant mĂȘme sa naissance, il brilla aux frontons des plus grands théùtres portant Lucien, le pĂšre, l'acteur talentueux, au firmament. Lors de son enterrement AndrĂ© Antoine s'avancera devant la fosse, il ne prononcera qu'une phrase Au nom des comĂ©diens français je salue le plus grand de tous les comĂ©diens. » 1 Son mĂ©tier c'Ă©tait jouer, dans l'esprit de son fils l'empreinte en fut indĂ©lĂ©bile. MĂȘmes visages pleins modelĂ©s avec vigueur, le pĂšre et le fils se ressemblent jusqu'Ă  la façon de se griser des bons mots, de dĂ©daigner avec superbe leurs dĂ©tracteurs et d'aimer passionnĂ©ment le théùtre. Sacha, de son vĂ©ritable prĂ©nom Alexandre – en hommage Ă  son parrain le tsar Alexandre III mais on usera toujours du diminutif – est nĂ© un dimanche, un dimanche comme MĂ©lisande2, un dimanche enneigĂ© Ă  Saint-Petersbourg le 21 fĂ©vrier 1885. Son pĂšre, se penchant sur son berceau, se serait Ă©criĂ© devant son Ă©pouse, RenĂ©e Delmas de Pont-Jest Pontry -contraction des deux noms – sur scĂšne abasourdie C'est un monstre » ajoutant contrit mais nous l'aimerons bien quand mĂȘme ! » 3 Lucien Guitry et Sacha Ă  Saint-Petersbourg en 1888 Il fera mieux que de l'aimer quand mĂȘme il l'adoubera Sacha sera son fils au dĂ©triment de Jean son ainĂ© ; il mourra dans un accident d'automobile en 1920 aiguisant la culpabilitĂ© de Lucien. Lucien, Sacha et Jean Guitry place VendĂŽme photo DR Au Palais-Royal, le pĂšre de Lucien tenait une boutique de coutellerie dont la prospĂ©ritĂ© reposait sur une pĂąte Ă  faire couper les rasoirs. Les soirs oĂč la salle de la ComĂ©die Française Ă©tait Ă  moitiĂ© vide, un factotum distribuait des billets de faveur aux commerçants pour la reprĂ©sentation du soir. Cette scĂšne est merveilleusement racontĂ©e dans Le ComĂ©dien, film rĂ©alisĂ© par Sacha Guitry en 1948 . Louis Guitry conduisait donc rĂ©guliĂšrement ses enfants au Français n'hĂ©sitant Ă  dĂ©guiser ses petits filles en garçonnets afin qu'elles soient admises au parterre alors interdit aux femmes car considĂ©rĂ© comme propice aux rencontres tarifĂ©es. Lucien confiera que son pĂšre tenait en mĂ©moire plus de cinquante comĂ©dies, tragĂ©dies ou vaudevilles. 4 La bonne, rapportait la tradition familiale, rĂ©curait, cirait, astiquait en rĂ©citant les imprĂ©cations de Camille ! 5 Lucien, Ă©lĂšve dissipĂ© et mĂ©diocre comme le sera son digne rejeton, dĂ©laissait les Ă©tudes au profit d'une salle de lecture oĂč il dĂ©vorait les auteurs de théùtre, engloutissant pĂȘle-mĂȘle MoliĂšre, Racine les frĂšres Corneille, Rotrou Shakespeare, Euripide ou Eschyle... Il sera dĂ©noncĂ© , Louis Guitry loin d'ĂȘtre offusquĂ© sera aux anges ! Il incitera son fils Ă  aller frapper Ă  la loge de Monrose 6 ; le comĂ©dien impressionnĂ© par la vivacitĂ© et la culture de Lucien ĂągĂ© de treize ans – il terminait toutes les tirades qu'il lui lançait – l'autorisa Ă  suivre ses cours comme auditeur libre au Conservatoire. Il devra patienter encore deux ans avant d'intĂ©grer sa classe. En 1877, il obtint le second prix de comĂ©die et le second prix de tragĂ©die, Émile Perrin 7le rĂ©clama au Français ; lĂ©galement il ne pouvait refuser mais il refusa d'obtempĂ©rer il entrera Ă  la ComĂ©die-Française en 1902 pour commĂ©morer le centenaire d'Hugo en montant Les Burgraves avec Mounet-Sully, son frĂšre Paul Mounet et madame Segond-Weber puis repartira privilĂ©giant la proposition du Gymnase. Il sera condamnĂ© Ă  payer dix mille francs en guise de dĂ©dommagement. DĂ©sormais sa carriĂšre se lira comme l'inventaire contrastĂ© d'un cabinet de curiositĂ©s il jouera Bataille, Dumas fils, Donnay, Courteline, Bernstein, Capus, Zola, MoliĂšre, Porto-Riche, Shakespeare crĂ©era le rĂŽle de Flambeau dans L'Aiglon de Rostand aux cĂŽtĂ©s de Sarah Bernhardt - Ă  qui ses enfants apporteront une brassĂ©e de roses ou un bouquet de violettes tous les dimanches Nous savions que ce n'Ă©tait pas une reine, mais nous comprenions bien que c'Ă©tait une souveraine » 8 – celui de Chantecler laissĂ© vacant par la mort de Coquelin en 1909 en maugrĂ©ant sous la lourde armature de fer et de plumes ou encore Crainquebille d'Anatole France et Pasteur de l'autre Guitry. Sarah Bernhardt tĂ©moignera de la multiplicitĂ© de ce comĂ©dien- camĂ©lĂ©on Il a jouĂ© les grands rĂŽles tragiques et dramatiques avec un Ă©gal talent Ă  celui de ses interprĂ©tations diverses du théùtre moderne 
 son immense talent se double du charme inimitable de sa voix. » 9 Lucien Guitry dans Chanteclerc Collections Il foulera les scĂšnes des plus grands théùtres parisiens Le Gymnase, Le Vaudeville, La Renaissance - dont il prendra la direction - l'OdĂ©on, Édouard VII, La Porte Saint-Martin appelĂ©e Ă©galement la sublime Porte et passera par la ComĂ©die-Française comme directeur de scĂšne. Lucien Guitry photo DR Collections Il quittait parfois Paris pour partir en tournĂ©e Ă  travers le monde de l'Europe Ă  l'AmĂ©rique du Sud ou assurer la programmation du Théùtre Michel Ă  Saint Saint-PĂ©tersbourg pendant quelques saisons ; ces sĂ©jours lui permettront de se familiariser avec la rĂ©flexion de Stanislavski et d'en rapporter quelques bribes fructueuses en France. L'un de ses auteurs de prĂ©dilection y verra aussi le jour, son fils ! Un dimanche – encore un dans la vie du jeune Sacha – quelques mois aprĂšs la sĂ©paration de ses parents en 1889, Lucien prĂ©textant passer chez le pĂątissier choisir le gĂąteau dominical – Jean n'est pas conviĂ© car lui dit-on il n'a pas Ă©tĂ© sage – enlevait son cadet et l’entraĂźnait avec lui dans un pĂ©riple rocambolesque jusqu'en Russie. AimĂ© et choyĂ©, selon ses propres mots, Sacha arbora les costumes copiĂ©s Ă  l'identique sur ceux portĂ©s par son pĂšre Hamlet Ă  la bouille ronde ou Pierrot empĂȘtrĂ© dans ses manches trop amples invitĂ© Ă  partager la scĂšne avec Lucien. Lucien et Sacha Guitry photo DR Si les souvenirs de cette Ă©poque s'estomperont, ceux liĂ©s au théùtres, baignĂ©s par la lumiĂšre des rampes, resteront vivaces, ils irrigueront toute sa vie. De retour en France, Sacha – comme Jean retrouvĂ© – passera d'institution en institution sans grand succĂšs. Lucien incitait ses fils Ă  voler le cahier de classe et crevait de rire devant des annotations comme Les Guitry arrivent en dansant en cours. » Lecture Ă©difiante qu'ils partageait avec Alphonse Allais, Tristan Bernard, Alfred Capus et Jules Renard – ils s’appelaient fraternellement entre eux Les Mousquetaires – lors de leur dĂ©jeuner rituel du jeudi. Si leur mĂšre s’inquiĂ©tait pour leur avenir, sa mort prĂ©maturĂ©e les laissera orphelins Ă  dix-huit et dix-sept ans. Libre d'agir Ă  sa guise Sacha Ă©crivit, - Le Page en 1902 et Yves le fou en 1903 - plaça quelques caricatures et courut l'engagement notamment sous la fĂ©rule de son pĂšre qui ne le mĂ©nageait guĂšre il l'obligea Ă  abandonner son nom pour prendre le pseudonyme de Lorcey luiallouant un cachet de 300 francs par mois . Le Page Manuscrit enregistrĂ© Ă  l'inspection des théùtres des Beaux-Arts le 21 dĂ©cembre 1902 Lucien avait Ă©galement engagĂ© Ă  la Renaissance une jeune comĂ©dienne piquante, Charlotte LysĂšs ; si elle refusait obstinĂ©ment les avances rĂ©pĂ©tĂ©es de son directeur- parfois surnommĂ© Divan le terrible – le coup de foudre fut immĂ©diat entre les deux jeunes gens. Une perruque oubliĂ©e dans un fiacre par Sacha, dĂ©jĂ  affublĂ© de la toge de PĂąris pour la reprĂ©sentation Ă  venir, et l'amende de cent francs infligĂ©e par un Lucien rendu plus inflexible par la dĂ©couverte de la liaison entre Sacha et Charlotte prĂ©cipitait la rupture entre le pĂšre et le fils. Charlotte LysĂšs, Madame Sacha Guitry photo DR in Fantasio Collections BHVP/ La version du pĂšre mĂšne parfois Ă  une certaine pĂšre-version des sentiments, le temps Ă©tait certainement venu pour Guitry, le fils, de s'affranchir de la tutelle prodigue mais trop prĂ©gnante d'un pĂšre peu enclin Ă  revenir sur ses prĂ©rogatives. Quand ils se retrouveront, aprĂšs treize longues annĂ©es, le fils sera devenu l'auteur le plus fĂȘtĂ© de Paris – Nono, Le KWTZ, Chez les Zoaques, Le Veilleur de nuit, La Prise de Berg-Op-Zoom, La Jalousie, Faisons un rĂȘve - le pĂšre sera toujours l'un des plus grands comĂ©diens français. En 1918, Yvonne Printemps avait succĂ©dĂ© Ă  Charlotte LysĂšs dans la vie de Sacha, ils triomphaient dans Deburau au Vaudeville ; Lucien louait une baignoire, Sacha en l’apercevant senti son cƓur battre follement et fit un vĂ©ritable effort pour Ă©mettre un son Je me sentais jeune, jeune, bien mieux que jeune, tout enfant. Je ne me revoyais pas tel que j'Ă©tais en 1905, le soir oĂč dans sa loge, nous nous Ă©tions quittĂ©s – non, je me revoyais en Russie, Ă  cinq ans, dans ses bras... » 10 Entre la matinĂ©e et la soirĂ©e Tristan Bernard lui remettait ce billet Ă©crit par Lucien Ta piĂšce est un chef-d’Ɠuvre, tu es admirable. Je t'attends demain Ă  dĂ©jeuner. Viens seul ou avec elle. » Le lendemain Sacha se prĂ©sentait Ă  l'heure dite chez son pĂšre qui, aussitĂŽt le repas terminĂ©, l'apostrophait Et maintenant tu sais ce qu'il te reste Ă  faire ? » Il lui rĂ©pondit sans une hĂ©sitation Écrire une piĂšce pour toi. » Ce sera Pasteur 1919. Le mimĂ©tisme Ă©tait tel que la fille du savant le voyant entrer sur scĂšne s'Ă©cria Papa ! » a quoi Sacha rĂ©torqua impavide Non papa ! » Lucien Guitry dans Pasteur Caricature de Sacha Guitry L'annĂ©e suivante, ils joueront Mon pĂšre avait raison acte de contrition du fils Ă  l'Ă©gard du pĂšre
 avec Yvonne Ă  La Porte Saint-Martin. Le jeune François Mauriac confiera dans son papier publiĂ© par La Revue hebdomadaire qu'il avait eu envie de crier comme le vieillard du parterre le jour oĂč MoliĂšre donna Les PrĂ©cieuses Ridicules Bravo, Sacha Guitry, voilĂ  de la bonne comĂ©die ! » 11 Sacha et Lucien Guitry Mon pĂšre avait raison Acte III Théàatre de la Porte Saint-Martin Collections Les collaborations se succĂ©deront comme s'ils souhaitaient rattraper le temps perdu, volontĂ© accrue chez Lucien qui venait de perdre Jean – le fils mal aimĂ© dans toute l'acception du terme dont la mort brisait toute vellĂ©itĂ© de rapprochement – il ne cessait de rĂ©pĂ©ter Ă  Sacha que la vie n'aurait aucun sens s'il ne l'avait pas retrouvĂ©. 12. En1920, Lucien endossait le petit rĂŽle de Talleyrand dans BĂ©ranger 13malgrĂ© les scrupules de son auteur de fils jugeant la maigreur du rĂŽle indigne de son pĂšre. l’annĂ©e suivante, Il crĂ©a Le ComĂ©dien et proclama son admiration pour sonfils dans unelettre publiĂ©e par Le Gaulois le jour de l'anniversaire de Sacha Ainsi le petit bonhomme blond or filĂ© que Maupassant et moi portions endormi dans nos bras Ă  tour de rĂŽle sur la route qui mĂšne Ă  Etretat, c'est celui qui a Ă©crit cette Ă©norme histoire, ce drame dĂ©chirant et comique Pasteur ; c'est celui dont, le fameux soir de la rĂ©pĂ©tition gĂ©nĂ©rale, je n'ai pas pu dire le nom aux gens,bouleversĂ© et c'est cet enfant que je leur ai montrĂ© avec une si fiĂšre ! Ai-je entendu ce mot profĂ©rĂ© par des bouches et des voix amies Vous avez Ă©tĂ© fier de lui ! Ah quel petit mot. Et qu'il vient loin aprĂšs le sentiment que j'Ă©prouve. » Certains esprits chagrins verront dans cette dĂ©claration le moyen de faire de la publicitĂ© pour Le ComĂ©dien dont les dĂ©buts furent difficiles
 Qu'importe ! Ces effusions confinant parfois Ă  la fatuitĂ© Ă©taient pour les Guitry un moyen ordinaire de se dire je t'aime. Comment l'exprimer autrement quand le plus grand des comĂ©diens s'adressait au plus cĂ©lĂšbre des auteurs de théùtre ? Parfois Sacha Guitry semblait contraint par la prĂ©sence de Lucien - le pĂšre se dĂ©robait devant l'illustre comĂ©dien – presque vacillant devant cette matiĂšre vive qui attendait d'ĂȘtre façonnĂ© par lui comme elle l'avait Ă©tĂ© par le rire de MoliĂšre, la grandeur de Rostand ou l'humanitĂ© de France. Alors il essaya de s'Ă©loigner de ce théùtre dont l’apparente lĂ©gĂšretĂ© dĂ©nonçait en creux les cruautĂ©s inhĂ©rentes Ă  toute passion, tentant une approche plus psychologique de ses personnages, Ă  l'instar de Porto-Riche, mais le public rechigna Ă  le suivre Le grand-Duc et Jacqueline d'aprĂšs une nouvelle d'Henri Duvernois montĂ©es en 1921 et 1922 feront un flop vite rattrapĂ© par Un Sujet de roman 1922. Cette piĂšce Ă©tait censĂ©e rĂ©unir une fois encore Lucien Guitry et Sarah Bernhardt mais le soir de la gĂ©nĂ©rale, le 18 dĂ©cembre, l’inoubliable comĂ©dienne fut prise d'un grave malaise ; elle ne jouera jamais la piĂšce et sera remplacĂ©e par Henriette Rodgers. Elle disparaĂźtra le 26 mars 1923 emportant avec ellela ferveur de quasiment tout un peuple Ă©plorĂ© Personnage fabuleux, lĂ©gendaire, incomparable actrice, absolument gĂ©niale... » 14 Un sujet de roman Lucien Guitry in Programme original Collections voir le programme original Encore quelques rĂŽles taillĂ©s sur mesure par Sacha dans Le Lion et la Poule 1923 ou On ne joue pas pour s'amuser 1925 – il s'amusera cependant Ă  imiter le tragĂ©dien Mounet-Sully – puis la mort Ă©treindra le comĂ©dien le 1er juin 1925 aprĂšs qu'il ait murmurĂ© un dernier conseil Ă  son fils Fais Mozart » 15. Au nom du pĂšre, Sacha s'exĂ©cutera, au nom du fils, ce fut un succĂšs ! Yvonne Printemps dans Mozart Musique de Reynaldo Hahn L'annĂ©e suivant la mort de Lucien, Sacha s’installera dans son hĂŽtel particulier parisien situĂ© avenue ElisĂ©e-Reclus – il expirera comme lui dans cet hĂŽtel le 24 juillet 1957 – entourĂ© de nombreux portraits de Lucien dont le merveilleux pastel de Vuillard le croquant, souverain, devant un rideau rouge. Si Sacha a souvent parlĂ© du talent de son pĂšre et de son esprit, il Ă©tait plus retenu lorsqu'il s'agissait d'Ă©voquer le pĂšre ne livrant que quelques fragments signifiants de leur rapport fusionnel. Sacha Guitry ne sera jamais pĂšre, il sera Ă©ternellement le fils de Lucien ; nous pouvons augurer que sa main encourageante n'aura jamais quittĂ© son Ă©paule. SĂ©verine Mabille 1 Lucien Guitry racontĂ© par son fils, Sacha Guitry, Ed. Raoul Solar, 1953, 2 Je suis nĂ©e un dimanche, un dimanche Ă  midi » PellĂ©as et MĂ©lisande, Acte III scĂšne I 1892 Maurice Maeterlinck 3 Sacha Guitry, Raymond Castans, Ed. De Fallois, Paris, 1993, 4 Lucien Gutry racontĂ© par son fils, 5 Ibid. 6 Antoine-Martial Louis Barizain dit Louis Monrose ou Monrose -fils du comĂ©dien comique Caude-louis-SĂ©raphin dit Monrose - est un comĂ©dien nĂ© vers 1809 Ă  Turin et mort le 7 juillet 1883 Ă  Paris. NommĂ© SociĂ©taire de la ComĂ©die Française en 1852 aprĂšs dix-neuf annĂ©es de service. 7 Administrateur de la ComĂ©die Française de 1871 Ă  1885 8 Si j'ai bonne mĂ©moire, Sacha Guitry, Plon, Paris, 1934 , 9 L'art du théùtre, Sarah Bernhardt, Ed. Sauret, Monaco, 1993, 10 Lucien Guitry racontĂ© par son fils, 11 Sacha Guitry, 12 Le Théùtre et l'amour, Sacha Guitry 1885-1985, Henri Jadoux, Ed. Perrin, Paris, 1985, 13 Pierre-Jean BĂ©ranger 1780-1857 Ă©tait un cĂ©lĂšbre chansonnier. Chateaubriand Ă©crivit Ă  son sujet Sous le simple titre de chansonnier, un homme est devenu un des plus grands poĂštes que la France ait produits. » 14 Propos extraits de la version sonorisĂ©e en 1939 du film documentaire Ceux de chez nous tournĂ© par Sacha Guitry en 1915 15 Mozart , livret de Sacha Guitry, musique de Reynaldo Hahn, créé le 1er dĂ©cembre 1925 au théùtre Édouard VII Il y a 80 ans aujourd’hui, c’était au tour d’un pionnier du cinĂ©ma parlant de nous quitter dans la misĂšre, comme beaucoup d’autres l’on songe Ă  Georges MĂ©liĂšs et Emile Cohl disparus la mĂȘme annĂ©e Auguste Baron. * Nous vous proposons donc d’abord l’article paru dans Pour Vous “Une visite au “pĂšre” français du parlant” par Jean Portail en 1931 Ă  une Ă©poque oĂč Baron, oubliĂ©, venait d’ĂȘtre redĂ©couvert. Puis, nous vous proposons plusieurs articles nĂ©crologiques paru dans Paris Soir et Le Figaro. Ă  la suite de la mort d’Auguste Baron le 31 mai 1938. * Finalement, pour mieux vous aider Ă  cerner qui Ă©tait Auguste Baron, nous vous proposons l’article “Auguste Baron, le 3 avril 1896, inventait le graphonoscope »” paru dans Le Petit Journal en 1938, suivi de “Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant” paru dans Le Figaro en 1937, et pour finir “L’inventeur du cinĂ©ma parlĂ©, M, Auguste Baron, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans, a-t-il trouvĂ© le cinĂ©ma en relief ?” paru en 1933 dans l’Intransigeant. * Pour clore cet hommage, nous aimerions signaler que Auguste Baron fĂ»t Ă©galement honorĂ© dans un article de CinĂ©magazine, datant de juin 1933 “Le CinĂ©ma parlant est nĂ© avec ce siĂšcle” et dont nous aimerions citer le dernier paragraphe Bien sĂ»r, nous ne prĂ©tendons pas que Baron ait créé de toutes piĂšces le cinĂ©ma parlant de nos jours. D’autres sont venus aprĂšs lui qui, s’inspirant de ses travaux et s’aidant des dĂ©couvertes incessantes du progrĂšs, ont peu Ă  peu créé cet enregistrement du son sur film dont la perfection technique tient aujourd’hui du prodige. Mais n’est-il pas Ă©crit quelque part qu’il est nĂ©cessaire de dissocier pour inventer ? C’est pourquoi il Ă©tait juste de fouiller le passĂ© afin de rendre hommage Ă  l’innovateur, au prĂ©curseur vĂ©ritable du cinĂ©ma parlant que demeure Auguste Baron, et de lui apporter publiquement l’assurance de notre souvenir Ă©mu et de notre admiration reconnaissante. » Celui qui a Ă©crit ces lignes Ă©tait
 Marcel CarnĂ©. * Bonne lecture ! Une visite au “pĂšre” français du parlant paru dans Pour Vous du 14 avril 1931 Pour Vous du 14 avril 1931 On ne dispute plus Ă  M. Auguste Baron la paternitĂ© du premier film parlant. Son brevet, qui date du 3 avril 1896, est antĂ©rieur de plus d’un lustre Ă  tout autre. Mais la science n’enrichit pas toujours son homme. Du moins, si M. Auguste Baron a gagnĂ© beaucoup d’argent, sa façon poĂ©tique de comprendre la vie ne lui a-t-elle pas permis d’amasser, pour le moment de la retraite, ces fonds sans lesquels il n’est pas de vĂ©ritable indĂ©pendance. M. Auguste Baron est pensionnaire de l’Institution Gaglignani, Ă  Neuilly-sur-seine. C’est lĂ  que j’ai Ă©tĂ© le voir un de ces derniers jours de printemps qui faisaient de la belle demeure Ă  pelouses et Ă  larges allĂ©es de gravier, une maniĂšre de gai chĂąteau. AprĂšs un escalier
 puis un couloir
 et un autre couloir cirĂ©s Ă  Ă©blouir, et ailĂ©s, ça et lĂ , d’une blanche cornette de religieuse de Saint-Vincent-de-Paul, j’arrive au petit appartement que le savant occupe avec sa femme. Il est seul. Mme Baron est prise au dehors, quotidiennement, jusqu’au soir, par ses leçons de piano. L’inventeur — qui a juste, ce jour-lĂ , soixante-seize ans — est aux trois-quarts aveugle un Ɠil complĂštement Ă©teint, l’autre si affaibli qu’il ne distingue pas si un nouveau venu, chez lui, est homme ou femme. Mais l’esprit a gardĂ© toute sa vive souplesse. — Ah ! ah ! vous venez pour le parlant
 Mon Dieu oui ! J’en suis le pĂšre. Ce fut Ă  la suite d’un pari. Un de mes amis, le professeur Marey, de l’Institut, m’avait mis au dĂ©fi. Je m’occupais dĂ©jĂ  de cinĂ©ma. Il y a une chose Ă  laquelle vous n’arriverez jamais, me dit M. Marey, c’est Ă  synchroniser l’image et le son
 ». J’affirmai que si, et je poussai mes recherches dans cette voie. Il me fallut tout inventer la perforeuse servant au repĂ©rage, une camĂ©ra — comme on dit maintenant — une camĂ©ra spĂ©ciale, un phonographe tout aussi spĂ©cial — et il me fallut aller chercher en Angleterre, Ă  la maison Blair, des pellicules d’une longueur suffisante
 Enfin, aprĂšs un labeur de sept ans, en 1899, je fis, au professeur Marey et Ă  quelques autres personnalitĂ©s, la prĂ©sentation du premier film parlant avec synchronisme parfait de l’image et du son. — Pourquoi n’avoir pas industrialisĂ© votre dĂ©couverte ? — A cette Ă©poque, on ne connaissait pas le disque. J’employais le rouleau de cire qui ne permettait pas les duplicata
 A chaque fois que j’eusse vendu le mĂȘme film, il m’eĂ»t fallu faire revenir les acteurs
 — Tout de mĂȘme
 un nabab commanditaire n’eĂ»t-il pu vous fournir les moyens de poursuivre vos recherches jusqu’au point oĂč il vous serait devenu possible d’en tirer un profit commercial ? — J’ai trouvĂ© ce nabab, me dit M. Baron. M. X
 me proposa de monter pour moi une usine en Angleterre. II devait m’envoyer un ingĂ©nieur — un ingĂ©nieur anglais de tout repos — auquel j’exposerais sans restrictions mes rĂ©sultats. Vous comprenez il s’agissait de dĂ©voiler tous mes secrets. Mais il Ă©tait juste d’offrir Ă  M. X
 toutes certitudes scientifiques. Donc, un jour, on vint me prĂ©venir, dans les ateliers de mon usine d’AsniĂšres, qu’un monsieur, envoyĂ© par M. X
, m’attendait au salon. Je pensai Ă  l’ingĂ©nieur anglais. Quelle stupĂ©faction de reconnaĂźtre — en mon visiteur — un de mes concurrents ! Par chance, je l’avais vu, Ă  une rĂ©union. Mais
 mais
 m’écriai-je
 vous ĂȘtes M. Z
? » Il bredouilla une explication. Sur ces entrefaites arriva M. X
 — mon nabab ! — qui crut que j’avais donnĂ© dans le piĂšge. Je les mis tous deux Ă  la porte. Je l’avais Ă©chappĂ© belle ! Pour Vous du 14 avril 1931 — Il paraĂźt que l’on vous doit une quantitĂ© d’autres inventions? — Quelques-unes, en effet, rĂ©pond avec un sourire mon interlocuteur. Et, ses mains d’aveugle ayant atteint des feuilles dactylographiĂ©es, il les pousse vers moi. — Tenez ! voici une petite liste ! Et je parcours cet alignement de brevets ! Ce magazine suffirait juste Ă  l’énumĂ©ration ! Appareils pour les techniciens
 appareils d’usage courant comme la machine Ă  trancher, peser et marquer automatiquement le poids et le prix de chaque produit dĂ©coupĂ© en tranches variables suivant l’épaisseur demandĂ©e
 Auguste Baron a quasi tout inventĂ© ! Rien que pendant la pĂ©riode de guerre, il a pris soixantequatre brevets
 et les dieux du carnage seuls savent combien nous sommes redevables Ă  son lance-projectile pour obus, par exemple
 Mon regard tombe sur la boutonniĂšre du vieux savant aveugle. Il a la rosette de l’Instruction publique. Il n’a pas la lĂ©gion d’honneur ! — Je suis proposĂ© depuis 1900, me dit-il doucement. Jean Portail * Auguste BARON avait inventĂ© en 1897 le cinĂ©ma parlant IL VIENT DE MOURIR AVEUGLE ET PAUVRE paru dans Paris-Soir du 05 juin 1938 Paris-Soir du 05 juin 1938 RuinĂ© par ses inventions, il vivait retirĂ© Ă  Neuilly et pour lui permettre de continuer ses recherches, sa femme donna longtemps des leçons de piano. Auguste Baron, l’inventeur du cinĂ©ma parlant, vient de mourir. Le savant a rendu le dernier soupir dans la trĂšs modeste chambre de l’Institut Galignani, Ă  Neuilly, oĂč il vivait depuis dix ans, d’une demi-charitĂ©. Il venait d’entrer dans sa 83e annĂ©e, et sa compagne, presque aussi ĂągĂ©e que lui, sa fille, l’entourĂšrent de soins affectueux jusqu’à sa derniĂšre minute. Mais si dure avait Ă©tĂ© la vie de l’inventeur, si affreuses ses derniĂšres dĂ©convenues, que les efforts des deux femmes eurent peine Ă  adoucir l’amertume de ses derniers jours. Le graphophonoscope C’est le 3 avril 1896 qu’Auguste Baron prenait un premier brevet concernant une prise de vue et une prise de son simultanĂ©es. Il avait créé les appareils de toutes piĂšces. Il gardait prĂ©cieusement le secret de ses cylindres de cire vierge, oĂč il inscrivait les sons et qui se dĂ©roulaient en mĂȘme temps que le film. Il espĂ©rait industrialiser sa dĂ©couverte qui, dĂšs les premiĂšres prĂ©sentations, eut un succĂšs considĂ©rable. Il avait nommĂ© son invention le graphophonoscope. Le professeur Marey, de l’Institut, fut le premier Ă  s’émerveiller lorsqu’Auguste Baron lui prĂ©senta Le Songe d’Athalie » oĂč brillait l’acteur Lagrange. Les recherches avaient coĂ»tĂ© francs d’avant guerre. Mais les rĂ©sultats, par un de ces tours de passe-passe frĂ©quents dans la vie des inventeurs, furent, pour Auguste Baron, dĂ©sastreux. Si l’industrie s’empara de son invention, lui ne toucha jamais un franc de bĂ©nĂ©fice. La photographie aĂ©rienne automatique Cependant, la passion de la science l’emportait Ă  tel point que le savant continua ses recherches. Il avait rencontrĂ© une admirable compagne, qui l’aidait de toutes ses forces, s’associant mĂȘme Ă  ses travaux. Il trouva diverses applications mĂ©caniques et optiques, pendant la guerre, il risqua maintes fois sa vie pour mettre au point le multirama » un appareil photographique qui, placĂ© Ă  bord d’un avion, prend les reliefs d’un terrain par une suite de clichĂ©s. Il inventa le graphorama, ou appareil photographique automatique aĂ©rien qui peut reproduire sans changer de pellicule jusqu’à 100 kilomĂštres de terrain. Enfin, un appareil de son invention, placĂ© au centre de la Concorde put prendre sur une seule photo une vue circulaire de la place. Auguste Baron avait travaillĂ© de tout son cƓur, dĂ©pensant sa patience et ses forces. Lorsque la guerre fut terminĂ©e, il demanda, bien timidement, si l’on ne pourrait pas rĂ©munĂ©rer ses services. Vous avez eu l’honneur de servir le pays », lui fut-il rĂ©pondu. Et Auguste Baron n’insista pas, il se retira sous sa tente, pauvre, les yeux usĂ©s par les lumiĂšres expĂ©rimentales. Il n’avait mĂȘme pas pu obtenir, alors qu’il grimpait dans les zincs » de la guerre pour mettre au point ses appareils, que sa femme et ses enfants fussent assurĂ©s de l’avenir en cas d’accident. Paris-Soir du 05 juin 1938 Aveugle ! En 1920, le malheureux savant est las de lutter. Le labeur incessant, la lumiĂšre primitive des studios affaiblissent sa vue. Et puis son moral est atteint tout un drame encore difficile Ă  Ă©voquer se noue autour de ses inventions, que l’on copie, que l’on exploite. Il a enfantĂ©, d’autres rĂ©alisent sans aucun profit pour lui. Il rĂ©clame, proteste, mais il est ruinĂ© ; il lui faudrait entamer des procĂšs, mais il n’a pas d’argent. A la fin de l’annĂ©e, Auguste Baron commence Ă  ne plus voir ; bientĂŽt il est complĂštement aveugle. Finis les travaux, les recherches ; l’usine, le laboratoire doivent fermer leurs portes. L’argent des inventions qui servait Ă  payer les Ă©tudes d’une autre idĂ©e ne rentre plus. C’est la gĂȘne qui devient vite voisine de la misĂšre. Il faut abandonner la vie indĂ©pendante, la maison de retraite pour vieux savants de Neuilly, Ɠuvre philanthropique, lui ouvre grandes ses portes. L’AcadĂ©mie des Sciences accorde Ă  Auguste Baron la pension la plus forte francs par an. Il a vĂ©cu dans ce coin paisible de Neuilly jusqu’au 1er juin 1938. Sa femme donna longtemps des leçons de piano pour apporter quelques douceurs Ă  l’homme qui terminait sa vie dans les tĂ©nĂšbres. Gloire tardive Documents en main, il y a 7 ans, persuadĂ© de servir une cause juste, j’ai dĂ©clenchĂ©, aidĂ© de M. Maurice d’Occagne et de Jean-JosĂ© Frappa, une campagne de presse pour rendre Ă  Baron la place qui lui revenait dans la crĂ©ation du cinĂ©ma parlant. Hommages tardifs, M. Mario Roustan, alors ministre de l’Instruction publique, fit dĂ©cerner la LĂ©gion d’honneur au vieux savant de 77 ans. Des fĂȘtes furent organisĂ©es et le roi des Belges lui accorda la croix de LĂ©opold. La figure aux yeux vides de l’inventeur rayonnait d’un beau sourire retrouvĂ©. On ouvrit une souscription en son honneur. On recueillit francs
 Et M et Mme Baron durent demeurer Ă  l’Institut Galignani de Neuilly. Ce regain d’actualitĂ© avait donnĂ© un coup de fouet au courage du vieil inventeur ; la reconnaissance un peu tardive du monde avait provoquĂ© un vif rĂ©veil de son esprit. Il voulut inventer Ă  nouveau, bien qu’il fĂ»t aveugle. Sa fille, Mme Gaudin, sous sa dictĂ©e, traça des plans, clarifia les explications de son pĂšre ; Baron tenta de crĂ©er un appareil pour prendre directement les films en relief qu’il projetait sans le secours d’aucune lunette intermĂ©diaire. Mourir pour la science Les pauvres billets de mille recueillis devaient servir, comme me disait Mme Baron pour assurer notre derniĂšre demeure ». La passion de l’inventeur reprit le dessus ; l’argent, de la souscription fut englouti pour prendre Ă  nouveau des brevets pour construire l’appareil qui devait ĂȘtre le couronnement de sa vie. HĂ©las, il ne voyait plus, les dĂ©tails lui Ă©chappaient ; il ne trouva pas le technicien qui aurait pu remplacer sa vue. Il s’énerva, les idĂ©es sombres envahirent Ă  nouveau son cerveau et le calvaire du savant incompris reprit. Il est mort sans avoir pu mettre la main dĂ©finitive Ă  cette invention Ă  laquelle il donna ses derniĂšres forces. Il est mort de la science, comme il a vĂ©cu pour elle. Pierre Fontaine * Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant, est mort paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 AprĂšs Emile Cohl, inventeur du dessin animĂ©, aprĂšs Georges MeliĂšs, fondateur de l’industrie et du spectacle cinĂ©matographiques, voici que disparaĂźt Auguste Baron prĂ©curseur incontestĂ© du cinĂ©ma parlant. C’est Ă  Neuilly, dans une maison de retraite gĂ©rĂ©e par l’Assistance publique, oĂč sa vaillante compagne, ĂągĂ©e elle-mĂȘme de soixante-quinze ans, venait le voir chaque jour, que s’est Ă©teint le grand savant. Il s’y trouvait hospitalisĂ© depuis 1935, aprĂšs avoir Ă©tĂ© terrassĂ© par une congestion cĂ©rĂ©brale qui l’avait rendu aveugle et paralysĂ©. Il avait conservĂ© toute sa luciditĂ©, mais seul son esprit continuait Ă  vivre. Fils d’un professeur de phrenologie, Auguste Baron s’est attachĂ©, il y a plus de quarante ans, peu de temps aprĂšs l’invention du cinĂ©ma, Ă  l’étude d’un appareil dit graphonoscope », qui n’est autre que l’ancĂȘtre du cinĂ©ma parlant actuel. Mais le septiĂšme art n’est pas le seul domaine qui lui soit redevable de son perfectionnement technique. La marine, l’aviation, l’armĂ©e en gĂ©nĂ©ral, furent dotĂ©es par Auguste Baron de maints et prĂ©cieux appareils photographiques ou autres. Comme tous les savants, il eut Ă  lutter pour mener Ă  bien son Ɠuvre. Comme d’autres, il fut pillĂ© et comme d’autres aussi, il vit ses inventions profiter Ă  ceux qui les industrialisaient, tandis qu’il demeurait l’humble et infatigable chercheur. Auguste Baron meurt Ă  quatre-vingt-deux ans, lĂ©guant Ă  sa veuve, dont le dĂ©vouement ne s’est jamais relĂąchĂ©, des parchemins qui attestent qu’il fut l’un des piliers du magistral Ă©difice cinĂ©matographique, un nom qui restera peut-ĂȘtre ignorĂ© des millions de spectateurs de l’écran, et, dans un Ă©crin, une croix de la LĂ©gion d’honneur. Julien-J. London paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 Auguste Baron, le 3 avril 1896, inventait le graphonoscope ». LE CINEMA PARLANT paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 Dans ce bureau encombrĂ© de plans et photos d’appareils radiologiques, l’ingĂ©nieur Camille Baron me tend quatre feuillets dactylographiques qui portent comme titre TRAVAUX DE L’INGENIEUR AUGUSTE BARON, CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR, CHEVALIER DE L’ORDRE DE LEOPOLD 1er. » Une centaine d’inventions des plus diverses, les unes brevetĂ©es, les autres brevetĂ©es et exposĂ©es au Conservatoire des Arts et MĂ©tiers, figurent sur ces quatre petites feuilles de papier lĂ©ger qui relatent l’aventure, l’effort et la puissance imaginative d’un grand savant qui a sacrifiĂ© son bien-ĂȘtre et sa vie Ă  la science. C’est Auguste Baron, l’inventeur du cinĂ©ma parlant
 — Mon pĂšre est mort il y a quelques jours, Ă  l’Institut Galiniani, Ă  Neuilly, une maison de retraite pour vieillards, oĂč l’avaient fait entrer M. Louis LumiĂšre et la SociĂ©tĂ© Amis de la Science. AprĂšs soixante annĂ©es de lutte, il est mort lĂ , 84 ans, aveugle, pauvre, tragiquement blessĂ© par l’incomprĂ©hension et la mauvaise volontĂ© des hommes. Chasseur d’Afrique et cinĂ©aste ! — A la fin du siĂšcle dernier, l’idĂ©e du cinĂ©ma Ă©tait dans l’air », Mon pĂšre, Ă©lĂšve aux Arts et MĂ©tiers d’Angers, n’ayant pu continuer ses Ă©tudes pour des raisons de famille, s’engage Ă  19 ans, en 1872, dans les chasseurs d’Afrique, pour cinq ans. Son service terminĂ©, il vient Ă  Paris, s’adonne Ă  la musique et, pour gagner sa vie, devint dessinateur-graveur. C’est l’époque oĂč la photogravure fait son apparition ; il s’en occupe. C’est l’époque oĂč Etienne-Jules Marey, professeur au CollĂšge de France, obtient un grand succĂšs avec son Ă©tude sur le Mouvement et ses images mouvantes, obtenues grĂące Ă  une boite munie de fentes ». C’est le fusil » photographique avec lequel Marey photographie les bonds des biches. » Mon pĂšre connait les travaux de Marey et aprĂšs une longue conversation avec un ami, Auguste Baron se demande tout Ă  coup Pourquoi ne travaillerais-je pas cette question des images mouvantes ? » » Ainsi, par un enchaĂźnement logique, l’ancien Ă©lĂšve des Arts et MĂ©tiers d’Angers, l’ancien chasseur d’Afrique se lance Ă  corps perdu dans le cinĂ©ma. » Mais il ignore si d’autres se sont attaquĂ©s aux mĂȘmes recherches, et, les premiers, les frĂšres LumiĂšre dĂ©posent le brevet français du cinĂ©ma muet. DĂ©jĂ , on projette de courtes bandes dans la cave du Grand CafĂ©, sur les Boulevards. La lumiĂšre et le son » Cependant, Edison vient d’inventer son phonographe Ă  rouleau. AprĂšs une nouvelle conversation et discussion avec un ami, Auguste Baron pense aussitĂŽt Ă  la jonction lumiĂšre et son. Il commence ses recherches, et bientĂŽt, le 3 avril 1896 exactement, il prend le premier brevet sur le GRAPHONOSCOPE, synchronisme entre le son et le mouvement. » Auguste Baron rĂ©alise cette invention Ă  l’aide de la cellule photoĂ©lectrique dĂ©jĂ  dĂ©couverte ; » En 1898 enfin, Baron prend le brevet dĂ©finitif, allemand et amĂ©ricain, qui protĂšge son importante dĂ©couverte. — Et le cinĂ©ma parlant n’est apparu que trente ans aprĂšs ? — Parce que les brevets allemand et amĂ©ricain couvraient le graphonoscope pendant 20 ans, au bout desquels, d’ailleurs, mon pĂšre a fait renouveler les brevets pour dix ans. Mais il Ă©tait trop pauvre pour les renouveler une seconde fois, et Ă  la date exacte de l’expiration des brevets, le cinĂ©ma parlant fait son entrĂ©e dans le monde. » » NĂ©anmoins, Auguste Baron, poursuit ses travaux sur le cinĂ©ma jusqu’en 1900. Dans les annĂ©es 1904 -1905, il installe mĂȘme un cinĂ©ma dans une des salles du Petit Journal. En 1905, il Ă©quipe encore un camion sonore brevet anglais pour cinĂ© et publicitĂ© » Ă  la campagne. La voiture effectue des tournĂ©es, puis disparaĂźt
 Raison finances ! Elles, toujours elles, qui harcĂšlent cet homme de laboratoire qu’était Auguste Baron. homme de laboratoire — Quelle fut la rĂ©action de votre pĂšre, lors de l’avĂšnement du film parlant ? — Il Ă©tait Ă  moitiĂ© aveugle, les yeux brĂ»lĂ©s par les lampes Ă  arc et les lampes radio-electriques. Il avança sa main devant ses yeux mourants comme pour les protĂ©ger Ça y est, dit-il, ils ont utilisĂ© mes travaux. » Et il n’en parla plus jamais. — votre pĂšre n’était soutenu par personne ? — Au temps de ses recherches, les instituts, les laboratoires officiels Ă©taient encore en majeure partie, Ă  crĂ©er, et les chercheurs n’avaient le loisir que de travailler Ă  leurs frais. » Un premier commanditaire, un petit hĂ©ritage et la dot de ma mĂšre permettent Ă  Auguste Baron d’inventer le graphonoscope. Un deuxiĂšme commanditaire subvient aux frais des brevets. C’est tout. “Pour moi, une chose inventĂ©e est finie” avait coutume de dire Baron. » NĂ©anmoins, dĂ©sireux d’assurer l’avenir de sa compagne et de ses deux enfants, le savant se laissait Ă  nouveau entraĂźner dans des Ă©chafaudages commerciaux qui tous, tour Ă  tour, s’écroulĂšrent. — Le graphonoscope est son invention la plus importante ? Servir le pays — Oui, Ă©coeurĂ© par le cinĂ©ma, mon pĂšre se tourna vers l’aviation. C’est l’époque des frĂšres Wright. Baron rĂ©alise toute une sĂ©rie de perfectionnements et d’inventions dans ce domaine aero-cinema, planeur, appareil indiquant automatiquement le sens de direction de l’avion 1910, etc. » Puis, c’est la guerre. Baron se dĂ©voue corps et Ăąme Ă  la France. » SexagĂ©naire, il n’hĂ©site pas Ă  grimper dans les avions pour mettre au point sa nouvelle invention, le “multirama”, un appareil photographique, qui, placĂ© Ă  bord d’un avion, prend les reliefs d’un terrain, par une suite de clichĂ©s, sans dĂ©formation. Puis, le “graphorama”, encore un appareil photographique, mais automatique, qui permettait de photographier des bandes de terrain d’une longueur approchant les 100 kilomĂštres. Plus besoin de photographe Ă  bord. Le pilote dĂ©clenchait l’appareil et se contentait de voler en direction. » A la mĂȘme Ă©poque, Auguste Baron trouve un systĂšme permettant de photographier selon un angle de 360 degrĂ©s, c’est-Ă -dire rĂ©alisant la prise de vue circulaire. Un tel appareil, placĂ© sur la colonne VendĂŽme, photographierait toute la place, en une seule opĂ©ration. » N’ayant pas d’argent, ces inventions n’entrĂšrent jamais dans le commerce. AprĂšs la guerre, Auguste Baron s’adressa aux pouvoirs publics, demandant une aide pour les services rendus. Vous ayez eu l’honneur de servir le pays », lui fut-il rĂ©pondu. Et Baron avait perfectionnĂ© les armes automatiques, trouvĂ© la mitrailleuse Ă  canons multiples, un appareil de visĂ©e pour avions, etc., etc. paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 Mais Auguste Baron a trop luttĂ©. Il a donnĂ© trop de ses forces aux autres. En 1922, sa vue commence Ă  dĂ©croĂźtre. Ses yeux sont brĂ»lĂ©s par les lampes violentes du laboratoire. L’inventeur prend peur. Il craint pour son travail, pour sa famille. Il est las. Il a perdu sa belle confiance dans l’humanitĂ©. L’annĂ©e suivante, il est terrassĂ© par une attaque d’apoplexie. Madame Baron, Ă  peine moins ĂągĂ©e que lui, subvient alors aux frais du mĂ©nage. L’admirable et dĂ©vouĂ© compagne du savant donnera des leçons de piano jusqu’en 1935. C’est elle qui fait vire la famille. Auguste Baron est maintenant Ă  moitiĂ© aveugle et ne voit plus que la diffĂ©rence entre le jour et la nuit. Il souffre moralement, atrocement. Plus jamais il ne prononce les mots de “recherche, invention”. Je ne vois plus » En 1929, il entre Ă  la maison de retraite pour services rendus Ă  la science. Enfin, on veut bien le reconnaitre ! L’Inventeur du cinĂ©ma parlant est maintenant ĂągĂ© de 77 ans. Des amis font une campagne de presse en sa faveur, et ce n’est qu’en 1931 que ce grand Français est dĂ©corĂ© de la LĂ©gion d’honneur et de l’Ordre de LĂ©opold 1er. Bruxelles le fĂȘte comme il n’a jamais Ă©tĂ© fĂȘtĂ© en France. Cette distinction Ă©claire sa vieillesse
 Auguste Baron a retrouvĂ© son beau courage. Encore une fois, il se met au travail, reprend une idĂ©e qui lui est chĂšre le cinĂ©ma en relief, visible Ă  l’Ɠil nu, sans ces accessoires dont on munit les spectateurs du relief, les lunettes. Il raconte ses idĂ©es Ă  son fils et Ă  sa fille, Mme Gaudin. Mme Gaudin dessine inlassablement, sous la direction de son pĂšre. Mais lui, le grand aveugle, ne peut plus voir les plans qui s’élaborent, ne peut plus rectifier une erreur de tracĂ©. DĂ©sespĂ©rĂ©, il abandonne. Je ne vois plus », dit-il, pour exprimer sa douleur. Le projet reste Ă  l’état embryonnaire. Quelques mois plus tard, Auguste Baron, l’Inventeur du cinĂ©ma parlant, l’homme dont une grande partie des Ɠuvres est exposĂ©e au Conservatoire des Arts et MĂ©tiers, le constructeur d’une centaine d’appareils inĂ©dits, est mort du sacrifice qu’il avait fait Ă  la science, Ă  son idĂ©al. — Mon pĂšre est mort comme Forest, me dit l’IngĂ©nieur Camille Baron, son fils. Comme Forest, l’inventeur du moteur Ă  explosion, il est mort dans le plus complet dĂ©nouement. » Hugues Nonn Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant paru dans Le Figaro du 26 novembre 1937 paru dans Le Figaro du 26 novembre 1937 Brevet 3 avril 1896 Auguste Baron et Bruneau ” SystĂšme d’appareil servant, Ă  enregistrer et Ă  reproduire, simultanĂ©ment les scĂšnes animĂ©es et les sons. » Brevet 4 avril 1898 Auguste Baron SystĂšme d’appareil perfectionnĂ© pour enregistrer et reproduire simultanĂ©ment les scĂšnes animĂ©es et les sons qui les accompagnent. » Brevet 16 novembre 1899 Auguste Baron SystĂšme d’appareil pour projections panoramiques circulaires animĂ©es en couleurs et parlantes, dit “cinĂ©matorama parlant”. Neuilly, boulevard Bineau. La Maison de retraite Galignani, administrĂ©e par l’Assistance publique, dernier refuge d’artistes, de poĂštes, d’inventeurs et d’un grand savant Auguste Baron, le plus mĂ©connu, le plus oubliĂ© peut-ĂȘtre de tous les pionniers du cinĂ©ma. ComplĂštement aveugle, Ă  demi-sourd, impotent, Baron a 82 ans. Mais est-il aveu plus pĂ©nible que celui d’une Ă©pouse admirable Mon mari est mort en 1935, d’une congestion cĂ©rĂ©brale. » Quoi de plus Ă©mouvant, sinon ces yeux qui vivent encore, qui vous fixent irrĂ©sistiblement, implacablement, et qui ne voient plus. L’histoire du cinĂ©ma devient l’histoire de la dĂ©tresse humaine. Cohl dans un asile, MĂ©liĂšs Ă  Orly, MĂ©liĂšs, gravement malade depuis quelques jours et contre lequel on veut commettre un geste inqualifiable, en rĂ©duisant Ă  cinq cents francs une mensualitĂ© avec laquelle trois ĂȘtres doivent vivre et se nourrir, tant de misĂšre, tant d’ingratitude ne suffisaient pas, voici maintenant Auguste Baron. Fils d’un professeur de phrĂ©nologie au MusĂ©um, dont les disciples furent Chevreul et Charcot, Auguste Baron vit ses Ă©tudes interrompues par la guerre de 1870 et obtint de son pĂšre qui lui rĂ©vĂ©la la photographie l’autorisation de s’engager au premier rĂ©giment de chasseurs d’Afrique. Et dĂ©jĂ  l’adversitĂ©, il ne revient que pour voir mourir son pĂšre et trouver les collections, la bibliothĂšque, les travaux de celui-ci dispersĂ©s. L’inventeur se rĂ©vĂšle avec les annĂ©es. Il installe un laboratoire dans son pavillon de Courbevoie, Ă©tudie les propriĂ©tĂ©s, rĂ©cemment dĂ©couvertes, du sĂ©lĂ©nium, met au point le procĂ©dĂ© photographique au collodion, est chargĂ© de l’installation Ă©lectrique au Casino de Paris, des premiers kinetoscopes d’Edison. Alors naĂźt dans son esprit l’idĂ©e d’un appareil qu’il baptise graphonoscope, capable de projeter devant toute une salle, sur un Ă©cran visible de chacun des spectateurs, des scĂšnes animĂ©es accompagnĂ©es de sons, paroles, bruits, etc., avec entre eux un synchronisme absolu, de façon Ă  obtenir une reprĂ©sentation fidĂšle de la vie. Il voit le professeur Marey, de l’Institut, initiateur de la photographie du mouvement, qui ne lui cache pas les difficultĂ©s Ă  vaincre. Qu’importe Baron tient le pari. — C’est ainsi, nous dit-il, que j’installai, Ă  AsniĂšres, une usine spĂ©cialement Ă©quipĂ©e oĂč, pendant sept ans, je travaillai Ă  la rĂ©ussite du problĂšme du synchronisme. Je me procurai, en Angleterre, auprĂšs de la maison Blair, les bandes pelliculaires nĂ©gatives d’une longueur de 100 ou 200 mĂštres que la France ne fabriquait pas encore. Entre temps, comme la lumiĂšre Ă©lectrique n’existait pas en banlieue, je perfectionnai, pour mes propres besoins, l’éclairage Ă  l’acĂ©tylĂšne. Je prends mon premier brevet en 1896, le perfectionne deux ans plus tard et, aprĂšs avoir vu Ă©chouer les conversations engagĂ©es avec Dufayel pour l’exploitation commerciale de mes procĂ©dĂ©s Ă  la veille de l’Exposition, je prĂ©sente le rĂ©sultat de mes efforts devant Marey et de nombreuses personnalitĂ©s scientifiques. Le programme comprenait plusieurs films Mme Baron commentant le film parlant cent pour cent, Lagrange, des Théùtres Parisiens, dans Le Songe d’Athalie, film parlant 100 pour cent ; Guillier, piston-solo de Lamoureux, dans un air variĂ©, film sonore musical ; Mlle Duval, danseuse Ă©toile de la GaĂźtĂ©-Lyrique, dans une de ses variations ; Mlle Robin et M. FĂ©rouelle, de l’OpĂ©ra ; Ouvrard pĂšre, enfin, en pantalon rouge. Chaque audition durait dix minutes environ. Lorsque je voulus rendre mon invention exploitable, je me heurtai Ă  des difficultĂ©s insurmontables pour l’époque. En effet, mon phono ne pouvait employer que des rouleaux de cire vierge de 30 cm de diamĂštre et d’une longueur double, dont il Ă©tait impossible de tirer des duplicata, ce qui forçait Ă  recommencer entiĂšrement film et inscription. DĂšs lors, je renonçai pour me consacrer Ă  la direction d’une usine de films muets. — Quel Ă©tait exactement votre procĂ©dĂ© ? Il se composait de deux parties bien distinctes un cinĂ©matographe enregistreur et reproducteur du mouvement, et un phonographe enregistreur et reproducteur des sons rĂ©unis par un moteur Ă  courant continu de mon invention qui les rendait solidaires et synchrones. Il y a de cela prĂšs de quarante ans ! Le gĂ©nie inventif de Baron devait continuer Ă  faire merveille. Tour Ă  tour naissent, en 1910, l’anĂ©mo-boussole, appareil de direction Ă  bord des avions, en 1911, le graphorama », pour la photographie automatique aĂ©rienne Ă  bande pelliculaire de longueur indĂ©terminĂ©e, en 1912, le multirama », qui rendit de prĂ©cieux services pendant la guerre. En 1917, il invente le revolver de poitrine ». Celui-ci est volĂ© dans des conditions restĂ©es jusqu’ici mystĂ©rieuses, en dĂ©pit des recherches. Qu’il nous suffise de dire que l’on devait en trouver plusieurs modĂšles sur des cadavres allemands au Chemin des Dames. En 1930, aveugle, se consacrant nĂ©anmoins Ă  l’étude du cinĂ©ma en relief, Baron entre Ă  la Maison Galignani. Il reçoit, l’annĂ©e suivante, la croix de la LĂ©gion d’honneur. Cette croix fut plus qu’une rĂ©compense elle marque la date Ă  laquelle Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant, disparut du nombre des vivants. AndrĂ© Robert * Une rĂ©volution au cinĂ©ma ? L’inventeur du cinĂ©ma parlĂ©, M, Auguste Baron, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans, a-t-il trouvĂ© le cinĂ©ma en relief ? paru dans l’Intransigeant du 12 octobre 1933 paru dans l’Intransigeant du 12 octobre 1933 Telle est la nouvelle qui va, parait-il, tout comme la venue du cinĂ©ma parlant, bouleverser l’industrie cinĂ©matographique. Cette recherche, sur laquelle se penchent depuis bien longtemps des savants sans y trouver de solution pratique, est dĂ©sormais brevetĂ©e au nom du vieil inventeur, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans. Tout comme le cinĂ©ma muet de LumiĂšre, tout comme le cinĂ©ma parlant de Baron, c’est une nouvelle invention française qui pourrait donner un autre aspect Ă  l’industrie du film ; on en verra une rĂ©alisation prochaine. Cette trouvaille, qui couronnera, la carriĂšre du vieil inventeur, est presque une rĂ©alisation dramatique. Songez un peu ; un inventeur aveugle a pu rĂ©aliser, malgrĂ© sa terrible infirmitĂ©, un chef d’Ɠuvre de prĂ©cision
 justement relatif Ă  la vue ! Auguste Baron, inconnu du public, fut rĂ©vĂ©lĂ© pour la premiĂšre fois par l’Intransigeant il n’est pas inutile d’en rappeler les circonstances pour comprendre comment l’invention du film en relief fut rĂ©alisĂ©e. Au hasard d’une enquĂȘte, j’appris l’existence de l’inventeur, ruinĂ© par ses inventions, ĂągĂ©, recueilli par la maison Galignani pour savants pauvres Ă  Neuilly. Il me fit voir ses brevets, son fameux parchemin amĂ©ricain datant de 1896 ; il n’y avait pas de doute, j’étais, en face du prĂ©curseur du cinĂ©ma parlant. Ce n’était pas un inventeur » comme il en existe beaucoup ; plus de 40 brevets Ă  son actif dans tous les domaines scientifiques et industriels dont la photographie automatique panoramique, terrestre et aĂ©rienne et la cinĂ©matographie parlante et sonore n’avaient pas enrichi leur pĂšre », un inventeur n’étant pas nĂ©cessairement, un commerçant. L’article de l’Intransigeant vint comme une bombe. Les reporters et les photographes de tous pays accoururent Ă  Neuilly ; une tardive LĂ©gion d’Honneur lui fut remise par Jean JosĂ© Frappa. Auguste Baron, fĂȘtĂ©, invitĂ©, conduit son admirable Ă©pouse Ă  cheveux blancs, reprit goĂ»t au cinĂ©ma pour -lequel il s’était ruinĂ© sans aucun profit. En dĂ©cembre dernier, invitĂ© Ă  Bruxelles par le ComitĂ© de la Presse cinĂ©matographique belge, beaucoup de gens vinrent l’entretenir des choses de la cinĂ©matographie. L’un d’entre eux lui expliqua que l’on pourrait photographier en relief grĂące Ă  l’emploi de deux clichĂ©s pris Ă  une certaine distance, loin de l’autre ; chaque spectateur devait, pour obtenir le relief, regarder l’écran avec des lunettes Ă  verres colorĂ©s. C’était peut-ĂȘtre le dixiĂšme inventeur qui venait l’entretenir d’un appareil basĂ© sur la thĂ©orie du stĂ©rĂ©oscope. Devant ce dispositif peu pratique et non commercial, donc non viable, Auguste Baron songea au relief en partant, d’une base diffĂ©rent. Certes, il n’était pas le premier qui s’attaquait au problĂšme ; jusqu’à ce jour, le principe admis Ă©tait le double clichĂ© pris sous des angles diffĂ©rents et l’utilisation par les spectateurs de lunettes, Le dispositif trouvĂ© par l’inventeur est loin de toutes ces thĂ©ories et s’appelle helio-glyptographe » ou plus simplement Glyptographe » ; Il n’emploie qu’un seul clichĂ© et rĂ©ussit Ă  obtenir, pour la projection cinĂ©matographique ou pour la photographie ordinaire, des Ă©preuves donnant d’une façon scientifique la sensation du relief des personnes et des objets, sans exagĂ©ration suivant la stricte rĂ©alitĂ©, par un procĂ©dĂ© inconnu Ă  ce jour. Ce dispositif, brevetĂ© depuis peu de temps — 7 septembre 1933 — aurait un autre avantage ; en plus du relief donnĂ© par lui, il ne nĂ©cessiterait que relativement peu de changement aux appareils de prise de vues cinĂ©matographiques de n’importe quel constructeur et aucune modification aux machines Ă  tirer, Ă  dĂ©velopper, Ă  la prise de son, etc. Cette invention renouvellera l’art photographique et enlĂšvera aux photographies actuelles l’aspect de planitude qu’elles avaient jusqu’à prĂ©sent. Le cĂŽtĂ© dramatique de l’invention rĂ©side en la cĂ©citĂ© de l’inventeur. Lorsque l’idĂ©e germa en son cerveau, il se souvint du rĂ©sultat photographique obtenu par son appareil Graphorama” brevetĂ© en 1912, et dans lequel il se servait d’un dispositif alors non employĂ©. Son cerveau construisit la machine ; pour la rĂ©aliser, sa fille, ancienne Ă©lĂšve des Arts DĂ©coratifs mais n’ayant jamais fait de dessin industriel, lui vint en aide. Travail de patience, mais grĂące Ă  une vive comprĂ©hension de “l’aide » et de Mme Baron qui rĂ©digea le mĂ©moire en six semaines, tout Ă©tait au point et brevetĂ©. Les ingĂ©nieurs consultĂ©s furent Ă©merveillĂ©s de cette conception de machine nouvelle et pratique. Le cinĂ©ma et la photographie “plats » auraient vĂ©cu grĂące au gĂ©nie d’un Français qui, aprĂšs le cinĂ©ma parlant, donnait le jour, en France, Ă  la solution d’un problĂšme depuis longtemps cherchĂ©. Sans en montrer aucune vanitĂ©, on peut dire qu l’Intransigeant, en tirant de l’oubli l’inventeur, a sa petite part dans le retour Ă  l’activitĂ© cinĂ©matographique d’Auguste Baron, chercheur infatigable, auteur de nombreuses inventions dont plusieurs sont exposĂ©es aux Arts et MĂ©tiers, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans. Pierre Fontaine * paru dans Le Petit Journal du 15 octobre 1933 Source / BibliothĂšque nationale de France Sauf Pour Vous BibliothĂšque numĂ©rique de la CinĂ©mathĂšque de Toulouse Pour en savoir plus Sur le blog Plateau hassard, la page concernant Gaumont, le cinĂ©ma parlant et Auguste Baron. Sur le site de la revue 1895 “Le centenaire d’une rencontre Auguste Baron et la synchronisation du son et de l’image animĂ©e“ Album créé dans la bedetheque le 03/08/2017 DerniĂšre modification le 17/12/2020 Ă  0619 par choregraphe 1. Le Bien-aimĂ© Une BD de et Paolo Martinello chez GlĂ©nat - 2017 08/2017 23 aout 2017 64 pages 978-2-344-01613-8 Format normal 308435 Un monstre sacrĂ© du cinĂ©ma et du théùtre du XXe siĂšcle AprĂšs son divorce, le comĂ©dien Lucien Guitry enlĂšve Sacha, son fils de cinq ans et l’emmĂšne plusieurs mois Ă  Saint-PĂ©tersbourg oĂč il se produit devant la cour impĂ©riale. C’est ainsi que l’enfant Sacha Guitry dĂ©bute sur scĂšne devant le Tsar Nicolas. Ces premiers pas sur les planches lui donnent le goĂ»t du théùtre. TrĂšs jeune, et malgrĂ© une scolaritĂ© dĂ©sastreuse, il Ă©crit et interprĂšte ses propres piĂšces Ă  Paris et connait ainsi la gloire. Ami de Sarah Bernhard, Colette, Alphonse Allais, Jean... Lire la suite Note des lecteurs Currently 1 2 3 4 5 6 Note 3 votes

le pÚre c était lucien le fils c était sacha