Encette année jubilaire, les paroles finales de l'hymne de l'Eglise revêtent une résonance particulière: «Que votre miséricorde, Seigneur, se répande sur nous; selon l'espérance que nous avons mise en vous». In questo Anno giubilare assumono una speciale risonanza le parole finali dell'inno della Chiesa: «Sia sempre con noi, o Signore, la tua misericordia: in te abbiamo sperato». traductionen italien italien / français. A A. L' Inno all' Amore. Versions : #1 #2. Cliquez pour voir les paroles originales (français) Il cielo blu su noi può crollare. E la terra può anche sprofondare. se tu m’ami, poco m’ importa. Me ne frego del mondo intero . Finché l'amore inonderà i miei risvegli. Finché il mio corpo fremerà sotto le tue mani. Poco m’ importa dei i Traductionde "de l'hymne" en italien. La qualité technique de l'hymne européen ce matin était effroyablement mauvaise. La qualità tecnica dell'inno europeo questa mattina era paurosa. Voici la partition de l'hymne pour voir déjà quelques changements. Maestro, ecco la partitura dell'inno, così possiamo iniziare a considerare alcuni hymne- Traduction Français-Italien : Retrouvez la traduction de hymne, mais également des exemples avec le mot hymne. Dès1786, l’Allegro maestoso du concerto pour piano n° 25 de Mozart (ci-contre) annonce les premières notes de la Marseillaise avant de basculer vers un mode mineur. En 1791, plusieurs airs de sa Die Zauberflöte (La Flûte enchantée) rappellent l’hymne français. Jugez par vous-même ci u7Nb. Hymne national suisse Cantique suisse 1ère strophe Sur nos monts, quand le soleil Annonce un brillant réveil, Et prédit d'un plus beau jour le retour, Les beautés de la patrie Parlent à l'âme attendrie; Au ciel montent plus joyeux Au ciel montent plus joyeux Les accents d'un coeur pieux, Les accents émus d'un coeur pieux. 2ème strophe Lorsqu'un doux rayon du soir Joue encore dans le bois noir, Le coeur se sent plus heureux près de Dieu. Loin des vains bruits de la plaine, L'âme en paix est plus sereine, Au ciel montent plus joyeux Au ciel montent plus joyeux Les accents d'un coeur pieux, Les accents émus d'un coeur pieux. 3ème strophe Lorsque dans la sombre nuit La foudre éclate avec bruit, Notre coeur pressent encore le Dieu fort; Dans l'orage et la détresse Il est notre forteresse; Offrons-lui des coeurs pieux Offrons-lui des coeurs pieux Dieu nous bénira des cieux, Dieu nous bénira du haut des cieux. 4ème strophe Des grands monts vient le secours; Suisse, espère en Dieu toujours! Garde la foi des aïeux, Vis comme eux! Sur l'autel de la patrie Mets tes biens, ton coeur, ta vie! C'est le trésor précieux C'est le trésor précieux Que Dieu bénira des cieux, Que Dieu bénira du haut des cieux. Les paroles de l’hymne national suisse Cantique suisse Sur nos monts, quand le soleil Annonce un brillant réveil, Et prédit d’un plus beau jour le retour, Les beautés de la patrie Parlent à l’âme attendrie; Au ciel montent plus joyeux bis Les accents d’un cœur pieux, Les accents émus d’un cœur pieux. Lorsqu’un doux rayon du soir Joue encore dans le bois noir, Le cœur se sent plus heureux près de Dieu. Loin des vains bruits de la plaine, L’âme en paix est plus sereine, Au ciel montent plus joyeux bis Les accents d’un cœur pieux, Les accents émus d’un cœur pieux. Lorsque dans la sombre nuit La foudre éclate avec bruit, Notre cœur presse encore le Dieu fort; Dans l’orage et la détresse Il est notre forteresse; Offrons-lui des cœurs pieux bis Dieu nous bénira des cieux, Dieu nous bénira du haut des cieux. Des grands monts vient le secours; Suisse, espère en Dieu toujours ! Garde la foi des aïeux, Vis comme eux ! Sur l’autel de la patrie Mets tes biens, ton cœur, ta vie ! C’est le trésor précieux bis Que Dieu bénira des cieux, Que Dieu bénira du haut des cieux. L’hymne national suisse Cantique suisse » a été écrit par Charles Chatelanat et composé par Alberich Zwyssig. La devise de la Suisse Un pour tous, tous pour un. Drapeau et feu d'artifice pour la célébration de la fête de l'indépendance © Dpt of State Chant patriotique écrit par Francis Scott Key, le 14 septembre 1814, et adopté comme hymne national officiel le 3 mars 1831. Key, avocat à Washington, rédigea le texte de l’hymne durant la Guerre de 1812 contre l’Angleterre. On a cru longtemps à tort que Francis Scott Key avait écrit l’hymne célèbre alors qu’il était retenu en captivité par la flotte britannique au large des côtes de Fort Mc-Henry près de Baltimore. Mais il n’était pas prisonnier de guerre. Il avait rencontré les représentants britanniques pour négocier la libération d’un de ses clients. Pour ne pas révéler les secrets de l’attaque programmée, il fut retenu durant la nuit de l’assaut sur un navire de l’ennemi. Au lendemain de la bataille, voyant le drapeau américain flottant sur le Fort McHenry, il rédigea les célèbres rimes reprises dès la fin du dix-neuvième siècle par l’armée américaine. La musique serait l’oeuvre du compositeur anglais John Stafford Smith, qui écrivit cet air pour accompagner un poème de Ralph Tomlinson appelé Anacréon au ciel », l’hymne de la Société d’Anacréon », un club anglais. Ecouter l’hymne national américain chanté par la chorale de l’ambassade des Etats-Unis à Paris. Paroles originales de l’hymne national américain The Star-Spangled Banner Oh, say, can you see, by the dawn’s early light, What so proudly we hail’d at the twilight’s last gleaming? Whose broad stripes and bright stars, thro’ the perilous fight, O’er the ramparts we watch’d, were so gallantly streaming? And the rockets’ red glare, the bombs bursting in air, Gave proof thro’ the night that our flag was still there. O say, does that star-spangled banner yet wave O’er the land of the free and the home of the brave? On the shore dimly seen thro’ the mists of the deep, Where the foe’s haughty host in dread silence reposes, What is that which the breeze, o’er the towering steep, As it fitfully blows, half conceals, half discloses? Now it catches the gleam of the morning’s first beam, In full glory reflected, now shines on the stream T is the star-spangled banner O, long may it wave O’er the land of the free and the home of the brave! And where is that band who so vauntingly swore That the havoc of war and the battle’s confusion A home and a country should leave us no more? Their blood has wash’d out their foul footsteps’ pollution. No refuge could save the hireling and slave From the terror of flight or the gloom of the grave And the star-spangled banner in triumph doth wave O’er the land of the free and the home of the brave. O, thus be it ever when freemen shall stand, Between their lov’d homes and the war’s desolation; Blest with vict’ry and peace, may the heav’n-rescued land Praise the Pow’r that hath made and preserv’d us as a nation! Then conquer we must, when our cause is just, And this be our motto In God is our trust » And the star-spangled banner in triumph shall wave O’er the land of the free and the home of the brave! Version française Oh ! Regardez dans la clarté du matin Le drapeau par vos chants célèbre dans la gloire Dont les étoiles brillent dans un ciel d’azur Flottant sur nos remparts annonçant la victoire. L’éclair brillant des bombes éclatant dans les airs Nous prouva dans la nuit cet étendard si cher ! Que notre bannière étoilée flotte encore, Emblême de la liberté, de la liberté. Sur les côtes obscures à travers le brouillard épais Quand l’ennemi hautain, dans le silence arme; Quelle est cette douce brise qui doucement s’élevait Nous le fit découvrir dans le lointain caché ! Les premières lueurs de l’aurore matinale Rayons de gloire brillèrent au lointain. Que notre bannière étoilée flotte longtemps Sur le pays de la liberté, au pays des braves ! Oh ! Toujours tant que l’homme libre vivra Entre son foyer et la désolation de la guerre Béni par la victoire et la paix, secouru par le ciel Célébrons le pouvoir qui a su préserver la nation Et confiant dans la justice de notre cause Répétons notre devise En Dieu est notre espoir ». Et la bannière étoilée en triomphe flottera Sur le pays de la liberté au pays des braves ! Paroles françaises de Aerts. Editions Salabert L'hymne national français, on le sait, n'est pas particulièrementpacifique. On s'est enthousiasmé de son bellicisme. On peut aussi le trouver intolérable, ou encore l'excuser par de bonnes raisons historiques. Mais que signifient au juste les paroles de la Marseillaise?Qu'un sang impur abreuve nos sillons.» Politiquement, en 1792, le Chant de guerre pour l'armée du Rhin, qui allait devenir la Marseillaise, était un appel à une guerre citoyenne de défense de l'indépendance nationale et de la liberté. Pourquoi diable les révolutionnaires ont-ils chanté cette guerre comme un sacrifice humain, par lequel le sang ennemi servirait magiquement à fertiliser notre terre? De quoi ce refrain est-il la métaphore 1? Les ennemis de la patrie porteraient-ils leur indignité jusque dans leur sang? Est-ce à dire que les patriotes auraient quant à eux le sang pur»? Bien sûr cela évoque irrésistiblement, surtout au XXe siècle, le mythe d'une pureté de la race nationale Blut und Boden» 2. Comment se fait-il que depuis deux cents ans le pays de Descartes et des Lumières puisse charrier un imaginaire aussi stupide dans les paroles sacrées de son hymne national?Allons enfants de la patrie!»La psychanalyse nous a appris que ce qui est irrationnel a néanmoins du sens. Ecoutons donc ce que nous dit la Marseillaise, comme un psychanalyste pour qui aucune parole n'est anodine. A vrai dire les significations inconscientes de la Marseillaise sont aisément déchiffrables. Mais il faut y revenir quels sont au juste les effets culturels et politiques du message fantasmatique transmis?Allons enfants de la patrie!» d'emblée, la communauté nationale est présentée comme une famille patria, c'est le pays père en allemand Vaterland mais on dit aussi la mère patrie, et nous sommes ses enfants». Cette image de la famille en danger s'épanouira à la fin de la strophe 3.Le jour de gloire est arrivé» le danger que fait peser la menace militaire étrangère est présenté tout d'abord, dès le deuxième vers, comme l'occasion pour le citoyen-soldat de se couvrir de gloire 4 ou de contribuer à la gloire collective de la patrie. Nous reviendrons plus loin sur les ressorts psychologiques de ce désir de gloire. Ensuite, le danger est politiquement identifié c'est la tyrannie, illustrée par une image Contre nous de la tyrannie l'étendard sanglant est levé» 5. Puis vient une image rurale Entendez-vous dans les campagnes mugir ces féroces soldats?» Mugir», féroces» ils sont comme des bêtes. Cliché, certes 6" mais qui n'est pas innocent. Ils viennent jusque dans vos bras» l'invasion redoutée est dépeinte comme une effraction au plus proche de notre intimité" Egorger vos fils, vos compagnes»! Pas moins, pas plus les buts politiques de l'agression fomentée contre la France par les monarchies européennes en 1792 ne sont évoqués que par un seul mot dans toute la première strophe tyrannie» auquel le refrain répond par son antidote citoyens». En revanche, l'imagination s'en donne à coeur joie pour dépeindre les ennemis comme des égorgeurs d'enfants et de femmes, agressant votre famille, la chair de votre chair" ce qui, en toute logique, fait résonner l'appel à la guerre citoyenne comme un traditionnel appel à la vendetta. Et le refrain enchaîne Qu'un sang impur abreuve nos sillons» il est clair que l'intention prêtée à ces ennemis bestiaux d'égorger vos fils et vos compagnes vous autorise selon une loi du talion implicite à les saigner à leur tour comme des bêtes 7.Dans toutes les strophes qui suivent, la rhétorique de la vengeance glorieuse l'emporte notamment sur les références à l'amour de la liberté 8.La vendetta et la mauvaise mère Pour toute personne un peu familiarisée avec la psychanalyse, cet esprit de vendetta, ce manichéisme, évoque la théorie de Mélanie Klein sur le bon objet et le mauvais objet 9. Selon cette psychanalyste, le petit enfant a besoin, face aux inéluctables insatisfactions dans sa relation à la mère, de construire en fantasme une bonne mère», source imaginaire de toute satisfaction et, à l'opposé, une mauvaise mère» cf. la méchante sorcière qui donne à Blanche-Neige une pomme empoisonnée; la mauvaise mère fait fonction de bouc émissaire les angoisses et les haines de l'enfant peuvent se projeter sur elle et sont éjectées hors du moi. Donc à l'origine la haine et le rejet sont nécessaires à la construction du moi. Le clivage entre la mauvaise et la bonne mère constitue cette dernière comme un objet d'amour pur de tout mal. L'enfant peut ainsi se construire une image narcissique satisfaisante. La bonne mère est une première ébauche de l'idéal-du-moi, ce personnage qui dans l'inconscient sert de modèle d'identification au histoire a un rapport avec le patriotisme. Plus tard, l'adulte fantasmera inconsciemment comme une bonne mère, tout groupe social lui apportant une sécurité matérielle et une identité la famille, la communauté linguistique et culturelle, la nation. Le principal bénéfice psychique du sentiment d'appartenance est narcissique être français est une fierté. Il n'est donc pas étonnant que la gloire» soit le premier objectif que la Marseillaise propose aux enfants de la patrie».Cruauté contre le bouc émissaire Continuons. Toute menace contre la nation et son unité sera vécue quelque part comme un danger pour l'intégrité narcissique" mais aussi comme une bonne occasion de désigner un ennemi, dont le dénigrement et l'éviction permettront de reconstituer imaginairement l'intégrité de la communauté soit, comme disent les psychanalystes de réparer le bon objet». Ainsi, le devoir d'allégeance à la collectivité, qui dans une certaine mesure est rationnel, passe par un devoir irrationnel de haine et de cruauté contre le bouc peut alors comprendre en quoi les ennemis ont le sang impur». Si la diabolisation de l'ennemi sert, fantasmatiquement, à reconfirmer la patrie comme bon objet, alors il est logique que par contraste avec la patrie pure de tout mal, les méchants soient impurs» et il est logique que le meurtre solennel des forces du Mal contribue au renforcement de la patrie du Bien" Cette logique de l'irrationnel vient se condenser dans la métaphore agraire de l'engrais qui abreuve nos sillons», déchets organiques qui en pourrissant alimentent la terre y aurait sans doute plus à dire sur l'image des sillons, terre à la fois blessée et ennoblie par le soc phallique du laboureur. Mon intention n'est pas ici de mener très loin l'analyse, mais de rappeler qu'en deçà de ses significations politiques 10, qui sont rationnellement justifiables pourquoi ne pas défendre avec enthousiasme la libre citoyenneté contre la tyrannie?, la Marseillaise fonctionne sur le mode des fantasmes archaïques, aussi violents qu'irrationnels. Y a-t-il un psy pour la nation?Quand un individu est obsédé par de tels fantasmes, on peut lui conseiller une psychanalyse. Mais s'agissant d'une nation et de ses institutions, que nous proposent les psychanalystes?A l'heure de la montée du péril néofasciste et des logiques d'affrontement intercommunautaire, mais aussi de l'exaltation de la guerre économique et du patriotisme d'entreprise, il n'est politiquement pas inutile de s'interroger sur les significations inconscientes qui sous-tendent nos traditions cette approche pose plusieurs problèmes - A moins de croire en un inconscient collectif qui planerait Dieu sait où en dehors des cerveaux individuels, il faut se demander, non seulement avec Lacan, mais avec circonspection, comment les désirs de chaque individu s'articulent au trésor des significations collectives 11. Par quelle alchimie les fantasmes les plus singuliers de chacun viennent-ils se traduire en des symboles collectifs? 12.- Dans quelle mesure les individus adhèrent-ils aux mythes nationaux? S'agit-il d'une croyance profonde, pour laquelle vous seriez prêt à mourir ou à tuer? Voire d'un délire fantastique? Ou seulement d'un brave folklore ludique, comme dans les hymnes des supporters de football?- Quelle en est exactement l'efficacité politique? Cet imaginaire est-il la principale source de sens de l'action collective, comme le veut le Front national? Ou n'est-il qu'une rhétorique archaïsante à fonction décorative 13?- Pourrait-on imaginer de gérer les désirs archaïques autrement que par cette mythologie agressive? Ou de sortir du mythe et de ressourcer le lien social à d'autres désirs?Aux armes, citoyens!.Joël Martine est professeur de philosophie à Marseille. Il a publié en 1997 Ontologie de la société, psychanalyse de la vie sociale», aux Presses universitaires de France.1 Le sang impur évoque peut-être le thème biblique d'une culpabilité qui se serait comme inscrite dans le sang, cette substance réputée porteuse de l'identité et de l'hérédité. Un rapprochement confirme cette interprétation à l'époque, les Noirs étaient censés porter dans leur sang la malédiction de leur prétendu ancêtre Cham, fils de Noé, ce qui légitimait théologiquement leur mise en esclavage. Voir Luis Sala-Molins, le Code noir, ou le martyre de Canaan.2 Le sang et le sol» en allemand.3 On trouve chez le sociopsychanalyste Gérard Mendel une explication, et une critique, de la propension qu'ont les hommes à percevoir la vie sociale à partir de leur vécu familial infantile. Voir La société n'est pas une famille, éd. La Découverte, 1992.4 L'un des auditeurs de la première interprétation publique, à Strasbourg, de la future Marseillaise, se serait écrié Qu'est-ce donc que ce diable d'air? Il a des moustaches!» Voir Hervé Luxardo, Histoire de la Marseillaise, Plon, 1989, p. 28. 5 Des psychanalystes ont remarqué qu'il y a un jeu de mots dans l'étendard sanglant». Le lecteur continuera l'analyse.6 On trouve dans les formules de la Marseillaise plusieurs réminiscences de Boileau et de Racine. Voir Luxardo, p. 126.7 On a bien vu, lorsqu'éclata la guerre en ex-Yougoslavie, que le geste d'égorger un homme comme une bête de boucherie fait partie de la déshumanisation symbolique du groupe ennemi. D'ailleurs, la propagande des nationalistes serbes accusait mensongèrement les Musulmans de commettre de telles exactions, pour justifier que le même traitement leur soit infligé Voir, entre autres, Roy Gutman, Bosnie témoin du génocide, éd. Desclée de Brouwer, 1994, p. 28. La vendetta collective, mise en pratique dans les guerres ethnonationales, est déjà dans la rhétorique de la Marseillaise.8 Il faut attendre la cinquième strophe mais qui la connaît aujourd'hui? pour que, enfin, Rouget de Lisle corrige un peu le tir Français, en guerriers magnanimes / Portez ou retenez vos coups; / Epargnez ces tristes victimes / A regret s'armant contre nous!»9 Voir Mélanie Klein et Joan Rivière, l'Amour et la Haine, éd. Payot, 1989.10 Ce n'est qu'en connaissant le contexte historique de la Marseillaise que l'on peut la créditer d'une signification proprement démocratique. Quant à la portée internationale des idéaux de la Révolution française, qui apparaît dans d'autres textes de l'époque, elle n'est pas évoquée dans celui qui deviendra l'hymne national.11 Il y a même des enfants qui ont admiré Séféro, ce soldat» mugissant contre les égorgeurs.12 Voir l'article Idéal-du-moi» du Vocabulaire de la psychanalyse.13" ou une référence pieuse et consciente à un passé qu'on espère dépassé? . De tous temps, les écoliers se souviennent que la Marseillaise fut écrite et composée en une seule nuit du 25 au 26 avril 1792 par Rouget de Lisle, capitaine du Génie, à la suite de la déclaration de guerre de la France à l’Autriche du 20 avril 1792. Si son génie militaire était reconnu, qui pourrait donc croire au mythe d’une création spontanée inspirée par le Ciel en une simple nuit, vu la complexité harmonique et instrumentale de l’hymne français ? Ainsi, pour le génie musical, peut-être conviendra-t-il de repasser… Une musique aux origines contestées… La genèse de l’hymne est ainsi présentée sur le site de l’Internaute [Le] 30 juillet 1792[, l]es volontaires Marseillais de l’armée révolutionnaire entrent à Paris en chantant le Chant de guerre pour l’armée du Rhin. La chanson, vite rebaptisée Marseillaise, a[urait] été composée par l’officier Claude Joseph Rouget de Lisle quelques mois plus tôt [début 1792] ». En réalité, il n’en serait rien puisque, si déjà le texte était fortement inspiré d’une affiche apposée […] sur les murs de Strasbourg par la Société des amis de la Constitution qui débutait par “Aux armes citoyens, l’étendard de la guerre est déployé, le signal est donné. Il faut combattre, vaincre ou mourir. Aux armes citoyens… Marchons…” », l’origine de la musique est plus discutée, car elle ne fut pas signée contrairement aux autres compositions de Rouget de Lisle. Un parent de ce dernier évoqua que l’hymne aurait été inspiré par un chant protestant de 1560 exécuté lors de la conjuration d’Amboise ce dont nous n’avons pas retrouvé la trace. … dont les premières notes auraient été anticipées par Mozart en 1786 et 1791 ? Dès 1786, l’Allegro maestoso du concerto pour piano n° 25 de Mozart ci-contre annonce les premières notes de la Marseillaise avant de basculer vers un mode mineur. En 1791, plusieurs airs de sa Die Zauberflöte La Flûte enchantée rappellent l’hymne français. Jugez par vous-même ci-dessous ! Comparatif entre la Flûte enchantée et la Marseillaise … à moins qu’elle n’ait été composée par un Breton en 1787 ? Encore plus curieux, en entendant le début de l’Oratorio Esther, intitulé Stances sur la Calomnie », composé par Jean-Baptiste Lucien Grisons en 1787, l’on pourrait y reconnaître notre hymne à s’y méprendre. Si celui-ci n’a jamais revendiqué la paternité de La Marseillaise, peut-être avait-il des raisons politiques de se montrer discret… D’ailleurs, il aurait très bien pu remanier son oratorio par la suite en y intégrant un passage inspiré par La Marseillaise, devenue un thème populaire. … ou par un violoniste italien dès 1781 ! Il y a quelques années, en travaillant sur l’ensemble de l’œuvre du compositeur Giovanni Battista Viotti, le violoniste et chef d’orchestre Guido Rimonda retrouve deux partitions du Tema e variazioni in Do maggiore que l’orchestra Camerata ducale di Vercelli interprète ci-dessous La date inscrite sur les deux manuscrits signés par Viotti fit naître la controverse le 2 mars 1781, soit onze ans avant celle de Rouget de Lisle ! Si la signature du compositeur a bel et bien été authentifiée par Warwick Lister, spécialiste canadien de Viotti, celui-ci remet au cause l’authenticité de la date, car vraisemblablement ajoutée par une main différente que celle de Viotti. Il émet donc l’hypothèse qu’elle aurait pu être rajoutée par un faussaire au début du XIXe. Peut-être, mais à quelles fins ? D’autres rapprochent cette partition des Six Quatuors d’airs connus dialogués et variés Quartetti d’archi, une autre œuvre attribuée à Viotti possiblement composée autour de 1795 qui serait, de fait, postérieure à l’hymne de Rouget de Lisle. Elle contiendrait nous n’avons pas trouvé d’enregistrement des variations sur le thème de la Marseillaise dont trois correspondraient, pour la critique, à celles du manuscrit Rimonda. Dès lors, bien malin qui saurait prouver que l’œuvre aurait pu être inspirée par Rouget de Lisle ou reprendrait simplement les notes de l’une de ses propres compositions antérieure, Tema e variazioni in Do maggiore, élaborée dix ans plus tôt. Mais un spécimen de la partition, conservé à la British Library, comporterait une mention attribuée ? à Viotti près de la portée du premier violon “Non ho mai composto i quartetti qui di seguito” “Je n’ai jamais composé les quatuors ci dessous”. Et quid du Tema de 1781 qu’ils reprennent ? S’il avait toute légitimité pour rejeter une œuvre qui ne fut jamais sienne, n’avait-il pas autant intérêt à renier l’une de ses compositions devenue embarrassante sur le plan idéologique, afin de se mettre à l’abri des représailles dans une Angleterre en proie aux idées anti-révolutionnaires ? Sauf que, pour en revenir à l’énigme de la partition Tema e variazioni in Do maggiore, deux partitions différentes avec une mention de 1781 co-existeraient. De plus, les analyses chimiques du papier et de l’encre, par le laboratoire du professeur Filippo Perrucci, remonteraient bien au XVIIIe siècle. Dommage qu’aucune analyse graphologique fiable n’ait pu être lancée ! Le mystère qui entoure la paternité de l’œuvre est loin d’être levé. Qui était Giovanni Battista Viotti ? Né le le 12 mai 1755 à Fontanetto Po province de Vercelli, ce violoniste et compositeur italien fut directeur de l’Opéra de Paris de 1819 à 1821, ainsi que du Théâtre italien 1821-1822. Considéré comme l’un des initiateurs de la technique violonistique moderne, son œuvre comprend outre de la musique de chambre 29 concerti pour violon et 10 pour piano. Il collabora en 1785 avec Mozart qui le tenait en grande estime. Virtuose très apprécié, il voyagea dans toute l’Europe. On le retrouve à Paris à partir de 1782 où il fut au service de la reine Marie-Antoinette et dirigea le théâtre de Monsieur rebaptisé, plus tard, théâtre Feydeau. Menacé par les Révolutionnaires à partir de juillet 1792, en dépit de toute accointance politique, car coupable d’être étranger et ami avec la reine, Viotti abandonna la direction du théâtre et s’enfuit à Londres. Ironie du sort, il y sera accusé d’embrasser les idées révolutionnaires et s’exila quelques années à Hambourg avant de revenir à Londres où il décéda le 3 mars 1824. Peut-être ne revendiqua-t-il jamais la paternité de l’hymne français afin d’éviter tout ennui engendré par une récupération politique de sa musique en ces années de troubles. Pour prolonger le débat, les plus curieux pourront regarder ce documentaire culturel de Voyager.

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